Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a déclaré lors de la journée de commémoration des victimes du communisme qu’ils sont nombreux, ceux qui en Occident « trouvent encore des excuses aux crimes du communisme ». « L’Union européenne elle-même hésite à les condamner sans équivoque », affirme celui que l’UE considère comme son enfant terrible – il n’hésite pas à dénoncer les failles de l’organisme supranational dont Vladimir Bukovsky a dit qu’il mettait en place un totalitarisme rappelant celui de l’ex-URSS.
Victor Orban s’exprimait, samedi, au nouveau cimetière public Rákoskeresztú de Budapest où l’Institut de l’héritage national organisait la cérémonie d’hommage aux victimes du communisme.
Excuser les crimes du communisme : l’intelligentsia hier, l’UE aujourd’hui
Aujourd’hui, a-t-il expliqué, personne n’évoque plus le fait que le communisme, tout comme le national-socialisme, « a surgi au XXe siècle en tant que produit intellectuel de l’Occident ». « Mais à la fin c’est nous, les peuples d’Europe centrale qui avons été contraints de vivre sous la coupe de cette idée occidentale à l’origine », a dénoncé Orban, rappelant qu’à l’Ouest, le communisme en est resté à l’état de la théorie pure, « frisson d’une expérience intellectuelle excitante d’utopistes globaux qui voulaient se mêler de tout ».
A l’époque, « de nombreux membres de l’intelligentsia occidentale, artistes, écrivains et hommes politiques, progressistes auto-proclamés, faisaient la louange de la dictature génocidaire communiste. Il est difficile de croire qu’il n’était pas évident à leurs yeux que ceux que les Soviétiques considéraient comme des ennemis de classe – ou tout aussi dangereux pour n’importe quelle autre raison – étaient alors déporté vers des camps de travail d’esclaves », note Victor Orban.
Mais le plus grave, c’est que pour beaucoup, les choses n’ont pas changé. Il n’y a pas d’excuse aujourd’hui, alors qu’hier l’appartenance à un parti de gauche pouvait expliquer l’aveuglement volontaire par rapport au communisme soviétique, a-t-il noté. « Tout cela s’explique par le fait qu’alors qu’un tribunal militaire international a jugé les crimes du nazisme, les représentants du monde libre ne sont pas parvenus à un verdict aussi sévère après l’effondrement du communisme, en réponse à ses crimes », a ajouté Victor Orban.
Victor Orban : seule la souveraineté protège face à la tyrannie du communisme
L’Europe centrale n’a pas cette hésitation par rapport à la condamnation sans équivoque du communisme : la mémoire en est trop vive, selon le Premier ministre, « elle fait tout autant partie de nous qu’une vieille cicatrice parfois douloureuse bien après avoir guéri ».
La Hongrie cultive ce souvenir et a l’obligation de se prémunir face à une résurgence de cette tyrannie : « Les Hongrois ont compris qu’ils ne peuvent être libres que s’ils ne renoncent plus jamais à la souveraineté : nous n’aurons d’avenir que s’il est à la fois libre et hongrois – seul un pays de Hongrois libres a un avenir. Pour cette raison, nous devons toujours et tout de suite écraser les œufs de vipère du communisme et du fascisme », a conclu Victor Orban.
L’ancien Premier ministre hongrois Peter Boross, président de la Fondation publique des combattants de la liberté, a renchéri en rappelant que sous le communisme, les noms des Hongrois « bon et nobles qui s’étaient sacrifiés pour le pays par le passé avaient été effacés de force de la mémoire publique ». Sa Fondation entend réhabiliter également les monuments commémoratifs de la Première Guerre mondiale.
C’est tout le sens du combat pour la préservation des histoires nationales.
Anne Dolhein