DRAME Certaines femmes ♥


 
Certaines femmes est un film-composite, assemblé à partir de trois nouvelles distinctes. Elles n’ont entre elles pour vague lien qu’un cadre géographique, l’Amérique très profonde du Montana. Le film tient quelque peu d’une suite de trois moyens métrages plutôt que d’un long métrage unifié. Il ambitionne de former une sorte de chronique locale, centrée autour de Certaines femmes, comme le titre peu clair l’indique. Les trois femmes héroïnes de ces petites histoires du quotidien sont très différentes. Le spectateur attentif peut certes les voir se croiser parfois dans l’histoire d’une autre, mais bien davantage comme élément dans le décor local – les personnes habitant le même comté peuvent en effet bien se croiser tôt ou tard – que comme protagonistes d’une histoire commune qui n’existe pas.
 

Certaines femmes, un assemblage mal relié

 
La première histoire est celle de l’avocate, personne assez seule et malheureuse. Elle n’arrive pas à faire comprendre à son ancien client, que, non, comme il a déjà signé un compromis suite à un accident du travail avec son employeur négligeant, il ne dispose de plus aucun recours judiciaire. Ce dernier, désespéré, finit par prendre en otage une nuit un gardien de son ex-entreprise, lequel n’est évidemment en rien responsable du drame passé. Aussi son ex-avocate, personne supposée capable de l’influence positivement, est-elle convoquée par la police au milieu de la nuit dans l’espoir de résoudre pacifiquement la prise d’otage. Cette histoire, à peu près crédible malgré tout, illustre la difficulté de la condition des travailleurs pauvres, surtout après un accident du travail, et peut intéresser à ce titre. La seconde histoire, qui peut intéresser aussi, est celle d’une famille qui fonctionne mal, madame imposant en apparence ses fantaisies, monsieur suivant, et la fille adolescente grognant sans rien proposer de positif. Monsieur se console à sa façon, sans demander le divorce pour autant. A notre époque grossière de ruptures franches, définitives, et accomplies légèrement, des situations banalement douteuses hier en paraissent presque subtiles. Les personnages ne sont pas dénués de toute conscience. Enfin, la troisième histoire intéresse peu : une cowgirl, qui tient un ranch, s’intéresse beaucoup au nouveau professeur de droit scolaire à l’université de droit locale, qui y propose des cours du soir. La difficulté majeure est que ce professeur est une femme. Les choses se passent, ou plutôt ne se passent pas – absolument rien d’immoral n’est montré à l’écran – et c’est heureux, entre non-dits et quiproquos.
 
Certaines femmes est donc un assemblage mal relié, et le film en souffre. Il peut séduire, au moins pour 2 des 3 histoires, sans être pour autant jamais passionnant.
 

Hector JOVIEN

 
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