« Ceux qui voulaient une ingérence américaine au Moyen-Orient ont voté pour les autres candidats », exprimait une commentatrice déçue après le bombardement sur ordre du président américain Donald Trump d’une base aérienne du gouvernement syrien. L’intervention contre les forces de Bachar el-Assad n’est pas la seule volte-face du président Trump par rapport aux déclarations du candidat Trump. L’OTAN, qui était « obsolète », ne l’est plus. L’Accord de Paris sur le climat, signé par Obama et que le candidat Trump promettait de dénoncer pourrait finalement être conservé par le président Trump. Le régime communiste chinois n’est plus accusé de manipuler les taux de change et l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA, ou NAFTA selon son acronyme en anglais) n’a finalement besoin que de retouches mineures. Et si les idées du candidat Trump sont mises de côté par le président du même nom au profit d’une politique plus en phase avec les néoconservateurs et les partisans de la mondialisation, les Américains anti-mondialistes et anti-système qui ont permis son élection pourraient bien être écartés eux aussi.
L’antimondialiste Steve Bannon écarté par Donald Trump du Conseil de sécurité nationale
Déjà, nombre de grands médias du système semblent se réjouir de la perte d’influence d’un Steve Bannon, ancien directeur du site d’information de l’alternative right (droite alternative) Breitbart News, qui, s’il reste conseiller du président, a quitté le 5 avril son siège au Conseil de sécurité nationale auquel il avait été nommé le 28 janvier au grand dam de l’establishment républicain et démocrate. L’apparente disgrâce de Bannon a ceci de significatif qu’il avait été pendant des mois une cible privilégiée des fake news, ou fausses nouvelles, fabriquées contre l’équipe de Trump par les médias de l’establishment qui se plaisaient à le dépeindre comme un nationaliste d’extrême-droite raciste et antisémite entretenant des liens avec Vladimir Poutine. Steve Bannon est crédité par beaucoup du succès du message antimondialiste « America First » (L’Amérique d’abord) qui a porté Donald Trump à la présidence de la première puissance mondiale. Car avec la promesse de faire de l’américanisme et non du mondialisme son credo, Donald Trump s’est attiré les électeurs excédés par la politique mondialiste et va-t-en-guerre de l’establishment aussi bien républicain que démocrate.
Les néoconservateurs et partisans de la mondialisation à la manœuvre dans l’entourage de Donald Trump
Alors quand Bannon est écarté et que Donald Trump minimise son rôle dans ses déclarations à la presse, les partisans du milliardaire « anti-système » commencent à se poser des questions. Des questions d’autant plus pressantes que l’on soupçonne que ce sont des mondialistes libéraux de l’entourage du président américain qui cherchent à sortir l’ancien directeur de Breitbart : le chef du Conseil économique national Gary Cohn, un ancien de la banque Goldman Sachs, ou encore la fille de Donald Trump, Ivanka, et le mari de cette dernière Jared Kushner.
Selon le Washington Post, pour autant que ce « prestigieux » journal soit encore crédible, les « modérés » (comprendre les tenants du système mondialistes) sont en train de prendre le contrôle de l’administration du président Trump en gagnant du terrain sur les « ultra-conservateurs » de la trempe de Bannon.
Donald Trump assure, lui, que rien n’a changé et qu’il tient ses promesses. « Les emplois reviennent, l’immigration illégale plonge, la loi et l’ordre sont en cours de rétablissement. Nous sommes vraiment en train de rendre sa grandeur à l’Amérique ! », a-t-il écrit dans un de ses fameux tweets. Et il est vrai que certaines grandes promesses ont été tenues : abandon du Partenariat transpacifique, application des lois sur l’immigration, libéralisation des lois contre le réchauffement climatique…
Aux conservateurs, patriotes, travailleurs et autres électeurs de Trump aux États-Unis, donc, de mettre leur président sous pression pour qu’il n’oublie pas ce qu’il leur avait promis pendant la campagne présidentielle !