Selon le libéral Arthur Potts, le Comité permanent de la justice, censé pourtant entendre les observations du public et a fortiori les contradicteurs, n’a pas besoin d’écouter les opposants au projet de loi 89. C’est dire la nature totalitaire et « révolutionnaire » – le mot a été prononcé par ses défenseurs – de ce projet de loi de la province d’Ontario, qui veut et va sans doute imposer aux enfants leur « libération », en sacralisant de la théorie du genre au cœur même des familles.
La spoliation des droits parentaux est en vogue – tout est bon pour imposer l’ordre du jour LGBT.
Cette merveilleuse parade de la discrimination
« Pourquoi devrions-nous vraiment vous écouter ?! » C’est la réponse qui fut donnée, il y a deux semaines, lors des audiences publiques, par le député Arthur Potts aux groupes pro-famille venus défendre les intérêts des enfants et des parents, fort mis à mal dans ce projet de loi 89 très pro-genre.
Aux côtés de l’association PAFE (Parents As First Educators) et de l’ARPA (Association for Reformed Political Action), Queenie Yu qui a fondé « Stop the New Sex Ed Agenda Party », demandait des modifications à ce funeste programme, comme la suppression des termes « identité de genre » et « expression de genre ».
Le libéral Potts a déclaré que cette loi avait pour objectif de protéger les enfants contre les abus et que, donc, tout argument en sa défaveur était de facto fallacieux… Queenie Yu eut beau tenter de parler d’études médicales et psychologiques, en particulier sur les changements de sexe, l’utilisation néfaste des bloqueurs de puberté que la plupart de adolescents abandonnent à l’âge adulte, Potts ne revenait qu’à une chose : le marqueur indépassable de la discrimination.
Le projet de loi 89 est issu en droite ligne du Code des droits de la personne de l’Ontario, « dans tous les domaines ». Par exemple, un enfant chrétien est à placer dans une maison chrétienne ; un enfant qui a des problèmes d’identité de genre doit donc être placé dans une maison transsexuelle, soutient Potts.
Très révolutionnaire Projet loi 89 en Ontario
On invoque donc, encore une fois, les droits de l’homme pour mieux les contraindre…
Le Projet de loi 89, « Loi de 2017 sur le soutien à l’enfance, à la jeunesse et à la famille », a été déposé en décembre dernier afin de remplacer la Loi sur les services à l’enfance et à la famille, législation de l’Ontario régissant tous les services et programmes de la province à l’intention des enfants et des jeunes.
Ses tendances idéologiques ne sont pas à prouver : les libéraux du premier ministre – la très lesbienne et militante LGBT Kathleen Wynne – poursuivent l’application de son programme en matière d’éducation ou plutôt de rééducation sexuelle (enseignement de la théorie du genre dès la 9ème depuis 2015).
« Le projet de loi 89 exige de la protection de l’enfance, des foyers d’accueil, des fournisseurs de services d’adoption et des juges de tenir compte et de respecter la race, l’ascendance, le lieu d’origine, la couleur, l’origine ethnique, la citoyenneté, la diversité familiale, l’invalidité, la croyance, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre »…
Théorie du genre avant tout – surtout avant la religion
Et pour soutenir ces nouveaux facteurs affirmant déterminer « l’intérêt supérieur de l’enfant », le projet s’en réfère non plus aux parents qui autrefois étaient les interlocuteurs qu’on chargeait de devoirs, mais aux enfants dont on charge les épaules, encore incertaines, de tous les droits – ou presque. La loi antérieure stipulait que le parent d’un enfant en garde conserve le droit de « diriger l’éducation de l’enfant et l’éducation religieuse ». Le projet de loi 89 parle de « diriger l’éducation et l’éducation de l’enfant ou de l’adolescent, conformément à la croyance de l’enfant ou de l’adolescent, l’identité de la communauté et l’identité culturelle ».
Tiens tiens, le mot « religion » a disparu. On l’a remplacé par « credo », « croyance », un ensemble suffisamment vague pour diluer les impératifs. Les députés ont peut-être accepté de préciser dans un amendement que le « credo » de l’enfant comprenait « la religion ». Mais la religion des parents n’est plus « primordiale », comme elle l’était auparavant : clairement, face à une question d’identité de genre, elle passera en second plan.
Et un enfant, un adolescent, a-t-il seulement un « credo » sûr et responsable, à la manière d’un adulte ? En pleine formation intellectuelle, en plein développement humain, il est, de par son âge, profondément malléable, facilement déstabilisable, encore plus dans des situations difficiles. Et ces adolescents qui veulent se nuire, leur donnera-t-on de quoi ?! On peut aller loin.
Spoliation des droits parentaux
Aux parents on vole l’autorité – et aux enfants la liberté. On imagine sans peine le cas de ces pères et de ces mères de famille qui rejettent l’idéologie du genre : ce seront les premiers à être accusés et leurs enfants pourraient fort bien être considérés comme « ayant besoin de protection », risquant de souffrir de « dommages mentaux ou émotionnels » non pris en charge…
La contradiction pourra être considérée comme un « abus », selon le mot du ministre de l’Ontario des services à l’enfance et à la famille : « Un enfant peut être [ainsi] retiré de cet environnement et placé dans un cadre protecteur où l’abus s’arrête ». Parallèlement et logiquement, l’intervention des services sociaux cesse, dans ce projet de loi 89, de constituer une limite extrême.
L’idéologie du genre pénètre le giron défensif familial. Il en pourra être de même sur d’autres questions comme l’avortement ou le suicide assisté… L’enfant doit décider – sa raison guidée par l’État révolutionnaire.
« Des tactiques de type gestapo »
« Il semble que les députés de Kathleen Wynne croient qu’ils sont au-dessus de la démocratie » disait Queenie Yu. Douloureuse certitude… L’État impose manu militari son idéologie révolutionnaire et mortifère.
On assiste à la mise en place d’un véritable contrôle progressif de la famille par le gouvernement. « Le totalitarisme intégré dans ce projet de loi est à couper le souffle, ce sont des tactiques de type gestapo, et je ne peux pas croire que nous en sommes témoins et que cela se déroule dans la législature qui est censée nous représenter » a déclaré le vice-président de « Campaign Life Coalition ».
Le Comité permanent de la justice a fait un examen « ligne par ligne » du projet de loi 89, il y a tout juste une semaine. A présent, ce n’est qu’une question d’amendements. Pas beaucoup d’espoirs concernant ceux des associations pro-familles…