L’agence américaine de sécurité dans les transports, la TSA, fait particulièrement parler d’elle en ce moment. Pour les vols internationaux, elle vient de renoncer, au bout d’une controverse bruyante, à interdire les ordinateurs en cabine et en soute, mais ne renonce pas pour autant à établir des contrôles de sécurité de plus en plus tatillons sur les vols intérieurs des Etats-Unis. Ainsi depuis le mois dernier expérimente-t-elle dans le Missouri une fouille des livres et de la nourriture dans les points de contrôle des aéroports, qu’elle vient d’étendre à celui de Sacramento en Californie. Les voyageurs sont priés d’extraire de leurs bagages tout ce qui se mange ou se lit (livres, journaux, magazines), et de le placer dans une corbeille à part qui est passée au crible par les services de sécurité, afin de s’assurer que rien de dangereux ne s’y trouve. On ne voit pas bien ce que cela apporte : va-t-on trouver une déclaration de terrorisme cachée entre deux feuilles de l’Iliade ou une bombe dans un jambon-beure ? Mais on mesure en revanche ce que cette façon de faire a d’invasif, et l’on ne croit pas une seconde à la promesse des autorités, comme quoi le contenu des lectures ne sera pas étudié. Ce n’est en fait qu’un nouveau pas vers l’infantilisation et la soumission consciente du public et une extension d’une surveillance de tous les instants, à vocation totalitaire.