Le JT du 21 mars 2014
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Au sommaire :

  • Sarkozy dit la vérité
  • Bagdad : le compte des mille et un ennuis
  • Mandela en bouteille : du terrorisme au business
  • En Ukraine, la mine tue plus que les snipers
  • Le Krak des chevaliers libéré
Sarkozy dit la vérité

La France est en pleine dérive totalitaire, les Français s’en rendent compte de plus en plus, l’ancien président a mis les pieds dans le plat dans sa chronique du Figaro. Sarkozy dit la vérité. Bien sûr il s’en sert pour se défendre, et il faisait la même chose lui-même, mais il décrit un processus qui gagne partout dans nos démocraties nominales.

A propos des écoutes qui l’épient depuis huit mois, l’ancien président a écrit : « Ce n’est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l’Allemagne de l’Est et les activités de la Stasi. Il ne s’agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l’endroit de ses opposants. Il s’agit de la France ».
Une fois n’est pas coutume, Sarkozy dit la vérité. Celles qu’éprouvent les gens de LMPT, les Bonnets rouges, et tant d’autres.

La dictature du Bien

Bien entendu, toute la gauche crie à l’ « insupportable », à la « faute morale ». A « l’inacceptable », comme l’a fait un François Hollande impérial.
Pourtant, la « France des droits de l’homme » connaît des records en matière de mainmise de l’Etat sur les particuliers. Les demandes de suppression de contenu sur Twitter émanant de notre pays représentent 87 % du nombre total de requêtes dans le monde, les gardes à vue et de condamnations d’opposants ont été scandaleusement élevées cette année…
Mais la gauche entend incarner le Bien, c’est d’ailleurs pour corriger Sarkozy de toutes sortes de crimes, pression sur les juges, abus de faiblesses de vieilles dames riches, qu’elle se trouve obligée d’utiliser contre lui des méthodes totalitaires. On retrouve les mêmes procédés, et le même processus, contre Erdogan en Turquie. La même volonté de mettre les politiques au pas par la lutte anti-corruption, les fuites médiatiques, l’intervention de la justice, la pression des réseaux sociaux. Erdogan interdit Twitter, Sarkozy dit la vérité dans le Figaro : les deux tentent de briser l’étau qui menacent les politiques au profit d’un future gouvernance des juges.
 
 

Bagdad : le compte des mille et un ennuis

Perle de la Mésopotamie, capitale des califes, Bagdad était encore sous Saddam Hussein une métropole prospère citée en modèle dans les pays arabes, mais la tempête américaine du désert a soufflé, et, en proie à la guerre civile et à l’incurie, Bagdad fait aujourd’hui le compte de ses mille et un ennuis.

Mettons les choses au point : la pauvreté est moindre encore à Bagdad qu’en Haïti, malgré ce que disent les classements. Les inondations et les coupures d’électricité sont le signe que la ville n’est plus gérée, et la cause en est politique : c’est la guerre civile.

La catastrophe de 2003

Le reporter a fait une petite faute de chronologie : en 2003 encore, malgré la guerre Iran-Irak voulue par l’Occident, malgré la guerre du Golfe déclenchée par Bush Senior pour, selon la déclaration du secrétaire d’Etat Baker, « ramener l’Irak vingt-cinq siècles en arrière », malgré un blocus de douze ans qui incluait les produits laitiers, Bagdad demeurait une ville sûre, propre, dont les hôpitaux et les universités fonctionnaient. La catastrophe est venue avec la guerre d’Irak menée par les Anglo-Saxons et l’éviction de Saddam Hussein et du BAAS qui faisaient tenir le pays ensemble. Puis sont venus l’éclatement selon les confessions, la séparation de fait du Kurdistan, l’exil des chrétiens. Il est vain de faire le compte des mille et un ennuis de l’Irak et de sa capitale et de prétendre y remédier tant que l’Amérique continuera sa politique de soutien objectif à l’islamisme qui vise à dynamiter le Proche-Orient et les pays arabes.
 
 

Mandela en bouteille : du terrorisme au business

La fille aînée de l’ancien président sud-africain a décidé de mettre Mandela en bouteille et de se lancer dans le commerce du vin pour faire fructifier son image. Sa femme Winnie était plutôt experte en colliers de pneus : la famille passe du terrorisme au business.

En dehors de quelques biens sonnants et trébuchants, l’ancien président a laissé à sa nombreuse famille un nom qui est une formidable enseigne commerciale et politique. Avant de mettre Mandela en bouteille, sa petite fille Tukwini n’avait pas la moindre idée de ce qu’est un bon vin, elle l’avoue, mais il a bien fallu trouver une idée pour faire fructifier ce patrimoine.

Le choix de l’arc-en-ciel

Et le choix qu’elles ont fait d’Amsterdam pour lancer leur affaire, elle et sa mère, dépasse le simple marketing, il montre un grand jugement, illustrant leur habileté à passer du terrorisme au business tout en gardant une signification politique. Amsterdam, ancienne capitale des provos et des Provinces-Unies, ville phare d’un pays en pointe en matière d’écologisme, de nouvelles mœurs et d’institutions internationales, est particulièrement réceptive au mouvement arc-en-ciel dont le leader historique de l’ANC est le symbole. Et en même temps c’est aussi la capitale culturelle des Afrikaner, ce peuple qui est venu des Pays Bas renforcé par les huguenots Français qui s’y étaient réfugiés pour construire au dix-septième et dix-huitième siècles la future Afrique du Sud. Le patronyme de De Villiers ou de Pistorius est plus courant sur la route des vins sud-africains que celui de Mandela, et c’est sûrement en Hollande qu’un vin venu d’Afrique du Sud a le plus de chance de faire parler de lui. Elles jouent en même temps sur l’affect de la petite patrie et sur une certaine tradition du bouleversement.