Il a suffi d’un calcul simple pour estimer les économies réalisées par les caisses publiques aux Etats-Unis grâce à l’essor du « homeschooling ». Le Pioneer Institute américain s’est contenté de comptabiliser le nombre d’enfants bénéficiant de l’école à la maison dans les Etats où leur enregistrement est obligatoire, et de le multiplier par le coût moyen d’un élève fréquentant une école financée par les pouvoirs publics. Cela a permis de faire une projection au niveau national : en moyenne, chaque année, cette pratique épargne aux contribuables américains la coquette somme de 22 milliards de dollars, soit près de 19 milliards d’euros.
Dans l’Etat du Wisconsin, les économies représentent plus de 200 millions de dollars par an. En Californie, beaucoup plus peuplé, on atteint près de 2 milliards de dollars, tandis que les sommes épargnées grâce aux homeschoolers de New York et du Texas se montent respectivement à 1,7 et à 1,2 milliards.
22 milliards dollars économisés aux Etats-Unis chaque année grâce au “homeschooling”
Ce sont d’ailleurs des chiffres en augmentation constante. D’une part, les pouvoirs publics dépensent de plus en plus pour le financement des écoles gouvernementales, alors même qu’un nombre croissant d’enfants sont sortis du système public du fait de ses résultats désastreux : ainsi le coût de la scolarisation publique d’un élève ne cesse de gonfler (l’économie correspondante augmente d’autant).
22 milliards de dollars, c’est une somme considérable. Elle équivaut, signale Alex Newman du Freedom Project, à la production économique annuelle totale de l’Etat du Vermont.
L’économie réalisée ne rend pas compte de l’ensemble des bénéfices de l’école à la maison qui non seulement permet d’épargner le coût de formations publiques déstructurantes, désastreuses pour la santé mentale et pour l’emploi, mais qui « produit » des adultes mieux instruits, mieux « socialisés », avec un meilleur taux de réussite dans la vie active et moins de frais en allocations sociales de toutes sortes. Paradoxalement, ces jeunes ont de meilleurs résultats que les élèves des écoles gouvernementales même pour les examens publics taillés sur mesure pour ces derniers. Bref, on en fait de moins bons socialistes et des citoyens moins dépendants de l’Etat, ce qui explique certainement que la désastreuse école publique soit toujours portée à bout de bras par les administrations publiques.
L’école à la maison, aubaine pour les contribuables en général, double peine pour les “homeschoolers”
A titre personnel, j’ai pu constater en travaillant avec des étudiants américains la différence de formation, de culture, de structuration des intelligences par des pédagogies bonnes ou mauvaises sur des jeunes Américains formés grâce au homeschooling ou passés par les écoles d’Etat – et ce n’est pas une question d’aptitude ou d’intelligence personnelle. Les pédagogies déstructurantes et leurs effets se révèlent tout à fait semblables aux Etats-Unis et en France – et on y a recours de la même façon.
Comme en France, les parents des enfants scolarisés en dehors des circuits officiels américains paient deux fois l’instruction de leurs enfants : une fois à travers les impôts en vue de financer les diverses formes d’« éducation nationale » dont ils ne bénéficient pas, et une deuxième fois à travers les dépenses consenties pour la scolarisation vraiment libre et privée.
Selon Alex Newman, il ne faudrait pas tirer argument de cette situation pour réclamer davantage de ristournes fiscales pour compenser les frais de l’école à la maison, voire un chèque scolaire financé par les pouvoirs publics pour assurer la vraie liberté scolaire : ce serait donner, dit-il, un droit de regard aux pouvoirs publics sur ce qui doit rester un droit libre des parents.
Cela se discute. L’exemple français montre que l’ingérence des pouvoirs publics jusque dans les écoles hors contrat, que ce soit par le biais d’exigences administratives, de persécutions judiciaires – voir l’exemple de l’école de l’Angelus mise sous scellés à la faveur de poursuites qui selon toute vraisemblance, sont abusives ou ne portent que sur des faits minimes – ou à travers l’imposition du socle commun peuvent se faire même lorsque les parents en assument toute la charge.