Le ciel pourrait être fatal à la dictature marxiste-léniniste de Nicolas Maduro au Venezuela. Au moment où Donald Trump multipliait les sanctions contre un régime qui ne tient plus que par le coup d’Etat permanent et la violence, Harvey, le pire cyclone qui ait ravagé le Golfe du Mexique depuis un demi-siècle, étrangle les exportations de pétrole, seule et unique ressource de la dictature chaviste chère au Français Jean-Luc Mélenchon. L’économie du Venezuela n’avait pas besoin de ça : le PIB de son économie étatisée a reculé de 35 % depuis 2014.
En réponse à l’installation en juillet par Nicolas Maduro d’une « assemblée constituante » à sa botte, coup de force destiné à éviter que le pouvoir légal ne lui échappe alors que des cadres du régime lui font défaut, le président des Etats-Unis avait gelé tous les biens du dictateurs placés sous juridiction américaine. Puis il avait ajouté sur cette liste noire quelques-uns de ses comparses. Ce 25 août, l’administration Trump est allée plus loin encore en ajoutant à la liste toute personne physique ou morale achetant ou vendant des instruments financiers vénézuéliens – obligations ou capitaux – y compris ceux émis par la compagnie publique pétrolière nationale, PdVSA. De quoi bloquer toute transaction à venir similaire à celle réalisée par Goldman Sachs en mai, qui avait permis à Maduro d’éviter in extremis une noyade financière. La banque américaine avait alors acheté pour 2,8 milliards de dollars d’emprunts vénézuéliens à terme 2022, une valeur faciale payée en réalité 865 millions, de quoi réaliser un profit colossal à échéance. En mai, Caracas ne disposait plus que de 10 milliards de dollars de réserves pour faire face aux urgences, dont 7 milliards en lingots d’or, par nature peu liquides.
La constituante à la botte de Maduro, « rupture dans l’ordre constitutionnel légal », dénonce Trump
A Washington, le Département d’Etat a dénoncé la « dictature de Maduro » qui « prive le peuple vénézuélien de nourriture et de médicaments, jette en prison les membres de l’opposition démocratiquement élus et réprime par la violence la liberté d’expression ». L’administration Trump qualifie l’assemblée constituante convoquée par le régime d’autant plus « illégitime » qu’elle « usurpe les pouvoirs de l’assemblée nationale démocratiquement élue », une « rupture fondamentale dans l’ordre constitutionnel légal » du pays.
L’accès aux marchés financiers est essentiel pour la dictature chaviste. Non seulement il lui permet de maintenir le régime à flot, mais il permet aussi d’arroser les caciques du régime en chargeant d’autant les générations futures de dettes publiques aux taux démesurés, le pays menaçant de défaut alors qu’il détient les réserves d’hydrocarbures parmi les plus importantes au monde. Le régime multiplie les montages financiers opaques tout en liquidant les réserves nationales à prix bradé. Il profite jusqu’au bout de la finance capitaliste honnie.
Le Venezuela a emprunté 150 milliards de dollars à l’étranger, il doit payer 5 milliards cette année
Ces nouvelles sanctions, affirme l’administration Trump, « sont ciblées pour frapper précisément Maduro et son régime » et afin « de protéger le système financier des Etats-Unis d’une complicité avec la corruption vénézuélienne ». Maduro a placé pour plus de 150 milliards de dollars d’emprunts auprès de prêteurs étrangers, incluant Russie, Chine, Cuba. Son régime va devoir payer d’ici la fin de l’année 5 milliards de dollars en intérêts et remboursements de principal, somme dont il ne disposera pas. Si le Venezuela fait défaut, les biens de sa compagnie pétrolière nationale pourront être saisis, tarissant les rentrées de devises et entraînant la chute du régime. Les sanctions imposées par Trump pourraient par ailleurs convaincre les prêteurs de renoncer à travailler avec Caracas, accélérant le défaut et la chute de la dictature.
Pour l’instant, ce qui permet à Nicolas Maduro de maintenir son régime à flots est bien sûr le milliard de dollar mensuel versé à la PdVSA par les raffineries américaines installées sur la côte du Golfe du Mexique, spécialement conçues pour le brut vénézuélien : Chevron, Valero, Citgo (détenue par PdVSA), Phillips 66, qui toutes ont persuadé Donald Trump qu’un arrêt des achats au Venezuela pénaliserait les consommateurs américains. En outre le Venezuela importe du brut léger nord-américain pour le traiter dans les raffineries de PdVSA avant de revendre les produits à l’étranger, générant des revenus supplémentaires pour le pays.
Trump n’a pas osé couper le robinet pétrolier… le cyclone Harvey est en train de le faire
Or ce que le président Trump n’a pour l’instant pas osé faire – couper ce commerce pétrolier –, c’est la nature qui s’en est chargée (ou la justice immanente) par le moyen du cyclone Harvey. Samedi, bien avant que le plus gros de la tempête eût été ressenti, plus du quart de la capacité de raffinage installée le long du Golfe, de Corpus Christi au Texas à Lake Charles en Louisiane, a été mis en sommeil. Exxon Mobil avait fermé deux de ses sites, Shell et Anadarko cinq des leurs et ConocoPhillips avait interrompu ses activités de forage et d’exploration sur le champ Eagle Ford. Selon l’importance de l’impact d’Harvey, ces activités pourraient ne pas reprendre avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Entre l’impossibilité de se refinancer sur les marchés obligataires et l’interruption météorologique de ses exportations de brut vers les raffineries américaines, la dictature marxiste fondée par Hugo Chavez en 1998 et perpétuée par Nicolas Maduro, « pourrait bien connaître ses dernières heures », juge Bob Adelman, analyste du site thenewamerican. D’autant que les financeurs cubains, russes et chinois, qui ont prêté des milliards au régime, vont commencer à réaliser qu’ils ne les reverront jamais. Harvey pourrait être la trombe d’eau qui fait déborder le vase.