C’est officiel : l’agence de notation Standard & Poor Global l’a constaté après que le gouvernement vénézuélien a manqué à son obligation de payer 200 millions de dollars dus au 12 novembre, tandis que Fitch Ratings a jugé que la compagnie pétrolière du Venezuela est elle-même en état de défaut après avoir omis de payer des échéances dues le 27 octobre et le 2 novembre.
Tout cela n’a pas empêché le gouvernement de Nicolas Maduro de se féliciter lundi de la réussite d’une rencontre entre responsables vénézuéliens et quelques rares détenteurs de la dette en vue d’un refinancement : le Venezuela continuera de payer comme il l’a toujours fait, ont assuré les responsables.
Le défaut de paiement du Venezuela après des années de socialisme
S&P estime au contraire que le Venezuela ne paiera pas non plus dans les trois mois qui viennent les 420 millions de dollars supplémentaires déjà à échéance et pour lesquels le pays se trouve déjà dans le « délai de grâce ».
Les agences de notation ont immédiatement déclaré que le Venezuela est en état de défaut de paiement sélectif, expression qui vise les probables défauts de paiements futurs.
Ce qui est incompréhensible, observe Bob Adelmann du New American, c’est qu’il se soit trouvé des acheteurs pour acquérir cette dette de plus en plus pourrie qui se monte à 140 milliards de dollars et dont certains éléments ont déjà perdu 70 % de leur valeur.
Le Venezuela : bientôt une dépouille à partager ?
Si 25 % des détenteurs réclament le paiement complet de leur investissement, la saisie des actifs publics pourra commencer. Mais du Venezuela, exsangue après des années de socialisme, il ne reste aujourd’hui pas beaucoup plus qu’une carcasse.
Il faut noter que lundi, lors de la réunion à Caracas, les Russes et les Chinois qui détiennent des milliards de la dette vénézuélienne n’étaient pas là. La Russie a largement contribué à garder Maduro sur pied en achetant du pétrole à prix cassé en échange de cash, ce qui lui permettra d’être en première ligne lorsqu’il s’agira de partager la dépouille.