Steve Bannon, le conseiller spécial et responsable de la stratégie du président Donald Trump remercié en août dernier, a rectifié dimanche ses propos sur le fils du président. Selon le livre Fire and Fury : Inside the Trump White House (« Le feu et la fureur : à l’intérieur de la Maison Blanche de Donald Trump ») du journaliste Michael Wolff, Steve Bannon aurait déclaré à propos de Donald Trump Jr, le fils de Donald Trump, que sa rencontre avec l’avocate russe Natalia Veslnitskaya le 9 juin 2016 dans la Trump Tower était une trahison et un acte antipatriotique. Le journaliste vedette de Breitbart News a tenu à confirmer son entier soutien au président des Etats-Unis.
Dans un communiqué publié dimanche, Steve Bannon a affirmé que c’est à Paul Manafort qu’il pensait quand il avait prononcé ces mots en présence de Michael Wolff. Paul Manafort avait lui aussi participé à cette rencontre avec l’avocate qui aurait affirmé disposer de documents compromettants pour Hillary Clinton. Il était depuis peu le directeur de campagne du candidat Donald Trump. Jared Kushner, le mari de la fille du président, Ivanka Trump, était là lui aussi. Manafort a perdu son poste en août 2016 au profit de Steve Bannon, à cause de la divulgation de ses liens avec l’ancien président ukrainien Viktor Inukovytch et son Parti des régions pro-russe.
Après le scandale à propos du livre “Fire and Fury”, Steve Bannon assure Donald Trump et son programme de son soutien
Dans son communiqué de dimanche, Bannon a expliqué que, avec son expérience et ses connaissances, Manafort était celui des trois qui savait très bien à qui ils pouvaient avoir affaire quand ils ont rencontré cette avocate russe, et que le fils du président Trump était un patriote et un homme bien. Malgré les mots très durs du président à son encontre à l’occasion de la sortie de ce livre et les menaces de procès en violation de l’accord de confidentialité qui liaient Bannon à son employeur quand il était à la Maison Blanche, le président exécutif de Breitbart News a assuré qu’il restait déterminé dans son soutien au président Trump et à son programme et a salué ce qui avait déjà réalisé pendant la première année de la présidence Trump.
Dans le livre de Michael Wolff, un thème des déclarations de Bannon relevé par le journal de Hong-Kong South China Morning Post porte sur l’hostilité à la Chine comparée à l’Allemagne avant l’avènement du nazisme. L’enquête demandée par Trump sur les politiques chinoises en matière de commerce et d’investissement, qui pourrait être le prélude à une guerre commerciale, confirmerait la persistance d’une convergence de vues entre le président et son ancien conseiller spécial, malgré la rupture qui semble consommée entre les deux hommes sur le plan personnel.
Steve Bannon rectifie : il ne s’en était pas pris à Trump mais à Paul Manafort…
Les Américains qui ont porté Donald Trump au pouvoir sur sa promesse de redonner à l’Amérique sa grandeur doivent se demander pourquoi diable Steve Bannon est allé raconter tant de choses défavorables sur l’entourage de Donald Trump, y compris sur sa fille qu’il aurait qualifiée de stupide, ce qu’il n’a pas démenti dans son communiqué, à un journaliste violemment anti-Trump que certains de ses collègues journalistes accusent de prendre de grandes libertés avec ses sources. Pour le président et son équipe, le livre Fire and Fury est rempli de mensonges et de manipulations et c’est au seul « sloppy Steve » (Steve le bordélique) qu’il doit d’avoir pu entrer à la Maison Blanche, ce qui justifierait pleinement le limogeage de Steve Bannon.