La société ferroviaire privée Virgin Trains ne mettra plus gratuitement le journal tabloïde Daily Mail à la disposition de ses voyageurs de première classe et ne le vendra pas non plus dans sa boutique de bord, pour des raisons de censure que l’on vient d’identifier grâce à la publication d’un mémorandum interne. La société de transports a pris cette décision à la suite de dénonciations de la part de nombre de ses employés « inquiets » de la ligne éditoriale du quotidien conservateur sur des sujets comme l’immigration, les droits LGBT et le chômage. Censure donc, pour ne pas dire dictature et tyrannie d’une pensée unique de plus en plus puissante – la diversité a des limites.
Le Virgin Trains West Coast Network relie la gare londonienne d’Euston au nord de l’Angleterre et à l’Ecosse.
Le “Daily Mail” censuré par Virgin Trains au Royaume-Uni
Le mémorandum de sa direction affirmait : « Les points de vue différents sont souvent de valeur, et il est certainement vrai que nous choisissons de nous informer depuis des sources différentes correspondant à notre vision du monde. Des milliers de personnes choisissent de lire le Daily Mail chaque jour. Mais elles ne le liront plus avec l’aimable autorisation de VT. D’importantes inquiétudes ont été exprimées par des collègues sur la position éditoriale du Mail sur des questions comme l’immigration, les droits LGBT et le chômage. Nous avons décidé que ce journal n’est pas compatible avec la marque VT et avec ce que nous croyons. Nous ne stockerons plus le Daily Mail, que ce soit pour le vendre ou pour l’offrir. »
Depuis lors, un porte-parole de la société Virgin Trains a précisé : « Nous revoyons régulièrement les produits que nous vendons aux voyageurs dans la boutique de bord de nos trains à destination de la côte Ouest et après avoir pris connaissance des retours de nos équipes, nous avons décidé en novembre 2017 de ne plus avoir en stock les exemplaires du Daily Mail. » Et d’assurer que les ventes du titre étaient de toute façon minime, un exemplaire pour quatre trajets. Soit 70 numéros par jour…
Droits LGBT, discours immigrationniste : le “Daily Mail” ne fait pas ce qu’il faut
Le journal a riposté en disant qu’à son avis il fait les frais d’un article très négatif sur la société VT alors que les prix des billets subissent des hausses importantes et que la ligne orientale de Virgin Trains a dû faire l’objet d’un sauvetage public aux frais du contribuable, ce que le tabloïde a dénoncé avec vigueur. Manière de botter en touche.
Ce serait, somme toute, moins inquiétant que ce qui semble être la raison réelle du retrait : la pression des lobbys contre une presse populaire britannique qui ose encore dénoncer le poids du politiquement correct en matière de discrimination et d’idéologie du genre.