Michael Smalankas, 22 ans, ancien séminariste, est étudiant-chercheur en théologie et philosophie à l’université dominicaine de Providence, à Rhode Island aux Etats-Unis. Voilà plusieurs semaines qu’il a utilisé un panneau d’affichage commun pour promouvoir la vision catholique du mariage, rappelant sa définition naturelle. Cela lui a valu le harcèlement de nombre de ses condisciples et même l’affichage public d’un dessin qui le montre en train de se faire sodomiser ; une menace de viol en bonne et due forme « l’invitant » à s’excuser pour ses affiches trop orthodoxes. La mobilisation a pris une telle ampleur que Smalankas a dû un soir être exfiltré de sa chambre pour éviter que la situation ne dégénère. Pour autant, les responsables religieux et civils de Providence refusent de prendre sa défense en invoquant le devoir « miséricorde » et de compréhension qui lui incomberait vis-à-vis de ceux qui ne pensent pas comme lui.
Mais pas un mot pour dénoncer ceux qui ont vandalisé ses affiches à répétition…
« Je ne pouvais même plus sortir de ma chambre pour aller me brosser les dents, plusieurs soirs de suite, sans me trouver face à une meute qui m’attendait dans le couloir », raconte Michael Smalankas. Le président de l’université, prêtre dominicain, a réagi en affirmant qu’« il appartient à une faculté catholique de tenir compte des points de vue de ceux qui sont en désaccord avec l’enseignement de l’Eglise ».
L’université dominicaine de Providence aime mieux prendre la défense des LGBT
C’est devenu la mode : mettre dans la balance l’enseignement traditionnel de l’Eglise sur le mariage d’une part, et la « dignité des personnes » de l’autre.
Mais c’est une exigence à sens unique : le mois dernier, dans l’une des résidences pour jeunes femmes, une affiche pro-lesbienne avait été placardée sans susciter de contestation. Il est vrai que le département des études de la femme de Providence a invité officiellement les inscrits à participer à une marche de solidarité contre l’homophobie et la transphobie ce 21 mars, précisant que la participation s’inscrivait dans le cadre du curriculum.
Quant à Smalankas, qui est rémunéré par l’université de Providence, il est en butte à une hostilité généralisée. Plusieurs de ses collègues et de nombreux étudiants à part entière ont demandé au président Brian Shanley, OP, de le licencier et de prendre des mesures pour que de telles choses ne se reproduisent plus.
De la part de la hiérarchie de l’université, Smalankas ne reçoit guère de soutien. Après son exfiltration vers l’autre bout du campus en voiture de police, on lui a proposé – c’est la règle – les services d’un psychologue. Il a demandé à voir le chapelain qui est arrivé en traînant des pieds et qui l’a supplié de « passer ses examens en paix », en l’accusant de lancer des « bombes culturelles ».
Si ce prêtre s’est montré depuis moins… lâche, Smalankas a été convoqué au retour des vacances de printemps, le 12 mars, par la vice-présidente des affaires étudiantes, Kristine Goodwin ainsi que plusieurs religieux dominicains. Avec son directeur d’études, le doctorant a demandé que les actes malveillants à son égard soient dénoncés, que la mission de l’université soit présentée comme étant en accord avec ce qu’il a affiché à propos du mariage – citant plusieurs déclarations du pape François – et que les autorités affirment leur volonté de protéger le droit à la liberté d’expression sur le campus.
Une université dominicaine des Etats-Unis ne fait rien pour la défense d’un étudiant menacé de viol homosexuel
« A la fin de la rencontre, ils ont très clairement affirmé » que leur réponse était négative sur ces trois points. Le même jour, Kristine Goodwin envoyait un courriel à l’ensemble des étudiants pour leur demander de participer à une marche de soutien aux LGBT organisée pour protester contre les affiches de Michael Smalankas.
Par ailleurs, Goodwin a demandé aux étudiants de participer à une « force de travail » chargée de se pencher sur l’affaire, revenant sur l’équilibre à trouver entre la doctrine de l’Eglise et l’attention aux personnes qu’il importe de « ne pas éloigner », en travaillant « sincèrement à une meilleure compréhension mutuelle et à l’inclusion de tous ». Et de citer les paroles veut arrêter là du pape François de retour d’Arménie à propos de la demande de pardon de l’Eglise aux gays.
L’affaire du dessin obscène montrant le viol de cet étudiant « trop » catholique dans une université catholique n’avait pas encore éclaté : c’est le 14 mars qu’il a été affiché dans une salle de bain commune. Les autorités n’ont pas pris la peine de dénoncer cette agression. « Si l’étudiant agressé avait été gay ou Black, ça ne se serait pas passé comme ça », a commenté un membre de la faculté à LifeSiteNews sous condition d’anonymat.
Prendre la défense du mariage naturel, c’est « faire du mal », apprend Michael Smalankas
Au contraire, un père dominicain qui fait partie des professeurs de Smalankas lui a fait la leçon, publiquement, au beau milieu de la bibliothèque, en lui expliquant pendant une bonne heure à quel point l’étudiant avait « fait du mal, et fait du tort aux gens », sans lui permettre ne serait-ce que de dire quelques mots pour sa propre défense.
Pour finir, le P. Shanley a écrit à l’ensemble des étudiants, professeurs et employés du campus pour affirmer la « beauté » de l’enseignement de l’Eglise sur le mariage – « il faut l’explorer intellectuellement, spécialement en classe, et la proclamer en chaire », mais parce qu’il est disputé, il faut « respecter les différents points de vue », a-t-il ajouté. « Pour ceux qui ne peuvent pas être d’accord avec l’enseignement de l’Eglise, voire qui le trouvent offensant, il ne serait pas charitable de le décrire comme homophobe parce que l’Eglise enseigne que l’homophobie est un péché. De la même manière, ceux d’entre nous qui professant ce que l’Eglise enseigne devons le faire de manière charitable, de manière à reconnaître la dignité humaine de chaque personne en tant qu’être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et d’une façon qui ne favorise pas l’exclusion ou la marginalisation de membres de notre communauté, comme les personnes elle G.B. BT Q ou les catholiques divorcés remariés qui trouvent l’enseignement de l’Eglise difficile à accepter. »
L’homophobie, dans ce contexte, c’est tout simplement l’affirmation que le mariage est entre un homme et une femme…
Quant à « l’inclusion » de ceux qui acceptent l’enseignement de l’Eglise, c’est une autre histoire !