A Pâque, Jésus-Christ, vrai homme et vrai Dieu, est vraiment ressuscité des morts pour sauver les hommes pécheurs. C’est incroyable, et parfaitement inaudible aujourd’hui, mais strictement vrai.
Le jour de Pâque, les chrétiens célèbrent la Résurrection du Christ. La Pâque est la deuxième plus grande fête chrétienne de l’année, juste après Noël, celle de l’Incarnation de Dieu sur Terre en la personne de Jésus-Christ. Ces deux fêtes sont intimement liées, car la mort et la Résurrection supposent l’Incarnation et donnent le sens de la mission du Christ, qui est de sauver l’homme du péché. Le péché, conséquence de la chute, est une manifestation mystérieuse du mal qui a conduit Dieu à se faire homme pour racheter l’homme. A Pâque, Notre Seigneur est ressuscité pour ressusciter les hommes et sauver ceux qui croient en Lui.
Cette résurrection est à comprendre au sens propre, entier, premier : le Christ est bien mort, et il est effectivement ressuscité, avec son corps trois jours plus tard. Il a été vu de nombreux témoins entre la Résurrection et l’Ascension, quarante jours plus tard. Chose logique, les grands moments du calendrier liturgique chrétien reflètent les principaux moments de la vie du Christ. La Résurrection du Christ forme une des bases essentielles de la foi chrétienne. Saint Paul, le rappelle plusieurs fois, et la prêche sans relâche, y compris face au public le plus rétif, comme la foule de l’Aréopage d’Athènes, prise d’un fou-rire moqueur à son annonce, fait rapporté dans les Actes des Apôtres. La Résurrection du Christ annonce celle de tous les morts. Tous les morts humains, du fait de la dignité de l’homme, qui ne saurait être réduit à un animal parmi tant d’autres, ressusciteront aussi, les uns pour la Félicité éternelle, les autres pour la Damnation éternelle.
La résurrection, fait objectif et concret
La Résurrection forme un des points fondamentaux du message chrétien qui passe le plus mal en une société rationaliste. Pourtant, il ne faut pas avoir honte de sa foi, ramener des articles fondamentaux à de purs symboles, ou à une mystérieuse « résurrection en esprit », ou « dans l’esprit des croyants », qui voudrait dire concrètement que le Christ serait mort effectivement le Vendredi-Saint, et absolument pas ressuscité dans sa chair ; le point de vue juif serait le bon, des disciples falsificateurs auraient enlevé la dépouille du Saint-Sépulcre, malgré la garde, endormie ou corrompue… A vouloir concéder ce qui ne doit pas l’être au rationalisme, beaucoup renient leur foi, sans convaincre aucun adversaire évidemment, qui se voit renforcé dans ses convictions ; le vrai respect de l’autre, la véritable charité, consiste à lui annoncer le message chrétien authentique, auquel il est libre d’adhérer ou non.
Dans une France apostate, seuls les chrétiens pratiquants connaissent désormais la date de Pâque, qui varie tous les ans, selon les principes du calendrier complexe des anciens hébreux, mêlant rythme solaire – à peu près notre année – et lunaire – alternance des diverses phases de la lune. Remarquons que les fêtes musulmanes sont annoncées, claironnées même, avec beaucoup de sympathie sur toutes les chaînes de télévision officielle, les fêtes chrétiennes jamais, et surtout pas Pâques. La situation, déjà scandaleuse il y a vingt ans, ne cesse de s’aggraver avec une élimination totale du message chrétien des ondes publiques, ou de grands groupes privés, n’offrant pas la plus petite émission didactique et un minimum respectueuse, même à 23H30, créneau qui pourtant n’aurait nulle conséquence négative prévisible en termes de sacrosainte audience. A Noël abondent les dessins animés niais avec ce faux-père de substitution, le Père Noël, invention du dix-neuvième siècle pour remplacer l’Enfant-Jésus ; à Pâques se multiplient au mieux les images de lapins ou lièvres, qui apparaissent en chocolat de plus en plus tôt, dès le milieu du Carême, dans les devantures des confiseurs.
Seule la chaîne Arte évoque à l’occasion les grandes fêtes chrétiennes, dont Pâque. Cette chaîne « pluraliste», qui donne la parole à toutes les nombreuses sensibilités de l’extrême-gauche, tant françaises qu’allemandes, produit régulièrement des documentaires au ton intellectuel, voulant « déconstruire » les croyances chrétiennes, c’est-à-dire les nier. Ce caractère faux-savant peut certes ébranler les plus faibles, mais brille surtout par sa confusion : Pâques ne serait pas chrétienne, mais un vernis chrétien du IVème ou Vème siècle posé sur une fête mésopotamienne de Lilith ou une fête germanique du printemps, Ostara. A l’évidence, ces deux thèses s’invalident réciproquement, ce qui paraît échapper aux rédacteurs, l’essentiel étant pour eux de trouver à tout prix autre chose que l’enseignement chrétien. En outre, une « invention » de Pâque, fête chrétienne essentielle, à l’évidence présente dès la première année du christianisme, tient en soi de l’extravagance absolue.
LA FILIATION DE L’ANCIEN TESTAMENT
Le terme de « Pâque » vient de l’hébreu « Pessah », qui signifie passage. Il renvoie au passage de la Mer Rouge par les Hébreux lors de la Fuite d’Egypte, narrée dans les livres de l’Exode, des Nombres, et du Deutéronome. Le passage est aussi celui de l’esclavage, la soumission à un peuple païen, à la liberté, personnelle, politique, et surtout spirituelle : les Hébreux, en principe, n’adorent que l’Eternel, Dieu unique. Moïse conduit son peuple, celui choisi par Dieu ; il constitue déjà une figure, certes humaine et imparfaite, du Sauveur des Hommes, le Christ, comme l’explique déjà Saint Paul dans son enseignement. L’Ancien Testament présente d’autres figures imparfaites de sauveur, tel Samson le massacreur de Philistins, où le roi-guerrier David…
Le Christ est certainement l’héritier des attentes du peuple judéen, d’un cadre historique, géographique, mental précis, voulu par la Providence, mais il le dépasse. Il convient de surveiller à ce sujet les mots qu’on utilise : il s’agit du cadre judéen, relatif à la Judée, Terre-Sainte choisie par l’Eternel, et non « juif ». En effet, le judaïsme actuel est basé sur le rejet explicite du christianisme, sur la réinterprétation systématique de l’Ancien Testament opérée par les rabbins du IIIème au VIème siècle. Cela dans la lignée de l’école pharisienne dénoncée déjà par le Christ dans les Evangiles, pour un mélange d’interprétations erronées d’apparence rigoriste et leur hypocrisie. Le judaïsme naît avec le Talmud, juxtaposition complexe de commentaires, souvent contradictoires, la plupart d’une haute sophistication intellectuelle, mais pas tous – certains bien connus sont extravagants ou obscènes.
Les Judéens, le peuple, ont disparu suite aux guerres insurrectionnelles perdues contre les Romains aux premiers et deuxièmes siècles, défaites suivies de massacres collectifs épouvantables. Elles ont été menées par de faux-messies guerriers, de dangereux illuminés rivaux décrits par Flavius-Josèphe dans sa « Guerre des Juifs », texte fondamental curieusement relativement difficile à trouver, vaincus par Titus en 70, par le faux-messie « Fils de l’Etoile » (« Bar-Kokhba »), vaincu par les armées de l’Empereur Hadrien en 132-135. Les Juifs d’aujourd’hui apparaissent spirituellement au IIIème siècle. Rien donc de plus absurde, ou scandaleux, que de voir des pasteurs, parfois des prêtres, demander des explication de l’Ancien Testament, voire de la Pâque, aux rabbins, qui évidemment leur livrent les interprétations juives, explicitement opposées à la foi chrétienne.
L’EGLISE CATHOLIQUE, SEULE ARCHE SAINTE DU SALUT
Le cadre vétérotestamentaire, souvent mal compris, a conduit à l’erreur courante, présente encore chez les disciples jusqu’après la Résurrection, heureusement corrigée in extremis durant les Quarante jours d’enseignement entre la Résurrection et l’Ascension, qui voulait dans le cadre judéen un Messie guerrier, restaurateur de la grandeur temporelle du peuple hébreu, disparue depuis Salomon mille ans plus tôt. Le Christ s’adresse en fait à l’ensemble de l’humanité, à laquelle il propose l’unique voie de salut. La Résurrection, ce qu’évidemment aucun homme n’est capable d’accomplir, scelle la vérité du message chrétien. Y croire ne relève pas d’une fantaisie anachronique néo-médiévale, mais d’un acte de foi fondamental. Un acte de foi peut s’avérer difficile, particulièrement à notre époque matérialiste. Toutefois, il l’a toujours été. Tel est le prix du salut, croire, puis accomplir l’enseignement du Christ, lequel n’est possédé dans sa plénitude, sa pureté, la succession apostolique, que dans l’Eglise catholique. Ses autorités seraient mieux inspirées de défendre fermement leurs croyances de toujours, plutôt que de céder parfois à des modes, dangereuses pour la foi.
Octave Thibault