L’actuelle envolée des prix du pétrole était inattendue : la question est maintenant de savoir si elle va durer. La conjonction des problèmes du Venezuela dont la production de pétrole dégringole, de la rigueur des pays de l’OPEP qui ont réduit eux aussi leur production avec l’Arabie saoudite en tête, allée bien au-delà des accords conclus au sein du cartel pour s’assurer à l’avenir son prix minimum d’équilibre budgétaire de 85 dollars le baril, et les difficultés que rencontrent les Etats-Unis pour augmenter le rendement de leur gaz de schiste, ont lourdement pesé sur les prix. On s’en rend compte à la pompe.
Pour l’Arabie saoudite en particulier, la remontée des cours est un préalable nécessaire à la vente de sa société nationale d’exploitation Aramco dont les revenus doivent financer le plan ambitieux du prince héritier Mohammed bin Salman en vue de révolutionner profondément le pays d’ici à une dizaine d’années : Saudi Vision 2030. Où l’on comprend que les entreprises globalistes peuvent bien avoir besoin de pétrole cher.
L’envolée des prix du pétrole frappe les consommateurs au portefeuille
La menace du rétablissement de sanctions sur l’Iran à partir du 12 mai par Donald Trump fait déjà craindre une nouvelle envolée avec le retrait de 400.000 à 500.000 barils par jour du marché mondial.
Avec un baril aux alentours de 70 dollars, les finances du Texas, de l’Oklahoma, du Dakota du Nord et de la Pennsylvanie sont actuellement au beau fixe, même si les consommateurs individuels en paient le prix.
Mais actuellement, c’est la rapidité de la croissance de l’exploitation des réserves du bassin permien sous le Texas occidental et le Nouveau-Mexique du sud-est qui a paradoxalement ralenti la production en créant des goulots d’étranglement. L’acheminement du brut vers les raffineries est ainsi limité par la capacité des pipelines. Chose sans doute plus inquiétante : il est de plus en plus difficile de trouver des travailleurs qualifiés dans ce secteur.
L’accord de l’OPEP et les autres facteurs qui renchérissent le pétrole vont-ils durer ?
Dans un contexte d’augmentation de la demande mondiale, les exploitants du gaz de schiste américain sont à la traîne, ce qui permet à l’OPEP d’obliger le monde à puiser dans les réserves détenues dans des cuves sur les zones d’extraction, des mines de sel et des pétroliers en mer.
Mais selon The New American, la perspective de garder le pétrole à son niveau actuel de 70 dollars le baril de brut reste « très probablement limitée ». Non seulement le Venezuela peut revenir sur la scène si Maduro est remplacé, mais le problème des goulots d’étranglement dans le bassin permien sera prochainement réglé, permettant aux Etats-Unis de pallier une pénurie purement conjoncturelle.
Le site conservateur estime même que, sur le long terme et tant que le pétrole brut sera la principale source d’énergie dans le monde, les Etats-Unis resteront l’acteur dominant. Certes, il s’agit d’un site américain qui peut trop voir midi à sa porte. Mais ce qui est sûr, c’est que les réserves sont là, et pas seulement aux Etats-Unis. Et que la prétendue fin des énergies fossiles n’est pas près d’arriver.