Pour maintenir l’accord nucléaire après sa dénonciation par Trump, l’Iran exige des Européens qu’ils lui achètent plus de pétrole

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Après les 12 conditions du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo pour un nouvel accord sur le nucléaire iranien, voici la liste des conditions posées mercredi par l’ayatollah Khamenei aux Européens pour que l’Iran ne dénonce pas à son tour l’accord signé en 2015. Le guide suprême de la Révolution islamique estime que ce sont les Etats-Unis, et pas l’Iran, qui ont violé l’accord sur le nucléaire à de multiples reprises au cours des deux dernières années et que l’Europe est restée silencieuse. Les trois pays de l’UE signataires de l’accord – France, Royaume-Uni et Grande-Bretagne – « ont prouvé que, sur les sujets les plus sensibles, ils suivent les USA ». Aujourd’hui, prévient Khamenei, l’Europe doit « s’opposer explicitement aux sanctions » décidées par le président américain Donald Trump. Des sanctions que Pompeo promet d’être les plus sévères de l’histoire de l’Iran.
 

Après la dénonciation de l’accord nucléaire par Donald Trump, les États-Unis promettent les sanctions les plus sévères de l’histoire contre l’Iran

 
Il ne suffira apparemment pas pour l’ayatollah Khamenei que les Européens préservent les échanges commerciaux en bloquant l’effet des sanctions américaines vis-à-vis de leurs entreprises. Ce que demande le guide suprême iranien, c’est que l’Europe accepte d’exclure le programme balistique iranien et la présence iranienne au Moyen-Orient, au centre des conditions américaines, de toutes les négociations futures. Mais aussi, pour compenser les pertes occasionnées par les sanctions américaines, les Européens devront selon Khamenei acheter plus de pétrole à l’Iran et « garantir que tout le pétrole iranien sera vendu ». Le guide suprême de la Révolution islamique veut aussi des garanties bancaires européennes pour les échanges commerciaux. Sinon, prévient-il, l’Iran se réserve le droit de reprendre son programme nucléaire.
 

Que vaudra l’accord nucléaire avec les seuls Européens ?

 
Comme en réponse aux douze conditions du secrétaire d’Etat américain, le dirigeant iranien a estimé que les concessions de l’Iran pour obtenir la levée des sanctions économiques dans le cadre de l’accord nucléaire signé par le président Obama n’avait fait que rendre les Etats-Unis encore plus agressifs et que Téhéran n’avait donc plus l’intention de négocier avec Washington.
 
Après la décision de Donald Trump de dénoncer l’accord, conformément à sa promesse de campagne, Federica Mogherini, la représentante de l’UE pour la politique étrangère commune, avait estimé que « l’accord sur le nucléaire iranien peut survivre sans les Etats-Unis » et elle avait déclaré avoir reçu des assurances en ce sens du président de la République islamique d’Iran Hassan Rohani.
 
De son côté, la Russie avait averti qu’elle livrerait « tout ce qu’elle veut » à l’Iran si les États-Unis sortaient de l’accord nucléaire. Une menace à prendre au sérieux puisque c’est justement la Russie qui a fourni à la République islamique les technologies qui lui ont permis de développer un programme nucléaire.
 

Olivier Bault