Rififi en Californie : le gouverneur Jerry Brown, chouchou des réchauffistes et des académies pontificales des sciences au Vatican où il est venu prêcher la bonne parole écologiste, va sévèrement limiter la consommation d’eau dans cet Etat américain, contre l’avis de nombre d’autorités locales qui contestent cette ingérence centralisatrice. S’il est vrai que la Californie sort d’une période de sécheresse de cinq ans, qui a amené les habitants de l’Etat à une restriction de leur consommation quotidienne, intérieure comme extérieure, de 412 à 340 litres en moyenne, cela résultait des circonstances effectives. Le gouverneur Brown veut aller beaucoup plus loin : il a signé la semaine dernière deux lois draconiennes censés « aider la Californie à mieux se préparer aux sécheresses futures et aux effets du changement climatique ». Rien que des hypothèses, donc, qui auront pour principal effet de soumettre en permanence les Californiens à la surveillance au service d’un système de sanctions lourdes, qu’il fasse beau ou qu’il pleuve.
Aux termes de ces textes AB 1668 et SB 606, les fournisseurs d’eau dans les zones urbaines vont devoir présenter des objectifs pour 2022 qui seront contrôlés par le Bureau de contrôle des ressources aquatiques de l’Etat. Cinq ans plus tard, en 2027, les agences qui n’auraient pas respecté leurs objectifs seraient passibles de peines – tout comme les individus qui outrepasseraient les quantités moyennes d’eau allouées.
Californie : restrictions à la consommation d’eau, qu’elle manque ou non
Cela suppose, cela va sans dire, des moyens de contrôler exactement et de préférence en temps réel la consommation globale pour une agence donnée et les consommations foyer par foyer. Selon Mercury News, les limites tiendront compte de trois facteurs : 55 gallons, soit 208 litres par personne et par jour, à ramener à 50 litres d’ici à 2030, les fuites dans le système d’acheminement qui feront l’objet d’un maximum toléré, et la consommation résidentielle en extérieur qui sera variable selon le temps qu’il fait.
Des amendes pour contraventions individuelles sont prévues : 1.000 dollars par jour de dépassement au minimum, mais elles pourront atteindre jusqu’à 10.000 dollars par jour en cas de sécheresse pour les particuliers. Il appartiendra aux fournisseurs d’avertir les autorités de l’Etat de Californie de tout dépassement en identifiant les coupables, sous peine d’amende là encore : la délation fait partie du dispositif.
S’il est vrai que les Américains consomment en moyenne plus d’eau que les Européens en zone urbaine, l’importance des coupes prévues les ramènerait dans la zone de la consommation française moyenne, avec des infrastructures qui ne sont pas prévues pour cela. Ainsi, selon the Organic Prepper, à raison d’un « crédit » de 200 litres par jour, une personne seule ne pourrait, compte tenu de l’ensemble de ses besoins, faire tourner un lave-linge un peu ancien (150 litres d’eau pour un cycle) et prendre une douche le même jour.
La mesure mettrait quasiment les bains hors la loi.
Californie : des restrictions permanentes qui mettent quasiment les bains hors la loi
En même temps, elle frappera plus durement les foyers les moins aisés, mal équipés en électroménager récent plus économe, que les riches, puisque les lois elles-mêmes prévoient de larges exceptions pour les heureux possesseurs de piscines, de jacuzzis et autre fontaines…
Sur le plan de l’agriculture et de l’irrigation, la loi entend également fixer des normes qui semblent devoir avoir pour effet une diminution de la productivité et (ou) une hausse des prix alimentaires.
Le problème, en l’occurrence, n’est pas de faire économiser l’eau quand elle fait terriblement défaut : le civisme est une vertu, une vertu qu’il faut parfois soutenir par des mesures contraignantes comme une interdiction d’arroser des jardins d’agrément ou de laver les voitures à grande eau pour préserver la production alimentaire. Il est dans le degré de surveillance annoncé par les autorités étatiques, depuis les mesures de consommation jusqu’à la vérification par satellite, et dans le caractère systématique de l’ingérence de l’Etat dans la vie quotidienne, que les difficultés le justifient ou non.
L’objectif étant alors moins de préserver l’eau que d’assurer la parfaite soumission des citoyens aux décisions du pouvoir.