L’émirat du Qatar est le nouvel Eldorado de l’avant garde : à l’appel de la propre sœur de l’Emir, mécène et femme d’affaire, sculpteurs, architectes, peintres férus d’art contemporain se vendent en grand. C’est la foire aux arts au Qatar.
Alphonse Allais avait imaginé de transporter les villes à la campagne, la sœur de l’émir transporte la culture dans le désert, c’est plus fort que le land art. L’art contemporain, qui aura cent ans en 2017, connaît donc une nouvelle ruée vers l’or dans la péninsule arabique. Les princesses qataries ont toutes une fonction culturelles et un tropisme vers Paris : à force d’y faire des emplettes, elles ont choppé le virus du plasticisme conceptuel.
Trissotin au pays de l’or noir
C’est aussi bon pour la communication de l’émirat que les club de foot ou les centres d’entraînement sportifs. Et elles arrosent les grands noms qui servent à la communication de leur pays. La célébrité mondiale du Lot et Garonne, Jean Nouvel, y dessine des immeubles. L’ancien pape du young british art, Damien Hirst, y sévit. Et Richard Serra paraphrase Kipling avec des plaques d’acier, avant de comparer l’émir à Laurent le Magnifique et aux splendeurs des Médicis : c’est lui qu’Aquilino Morelle aurait dû utiliser pour lustrer ses weston. Avec cela la foire aux arts au Qatar tourne à plein, pour le plus grand plaisir des commentateurs professionnels.
C’est Trissotin au pays de l’or noir…