Une adolescente de 14 ans a gagné un concours de slam, poésie scandée façon rap, en dénonçant les méfaits de l’immigration en Allemagne et la bienpensance liée : on l’en a punie en la privant du prix qui lui revenait, et en lui coupant le micro, histoire de la guérir de sa « xénophobie ».
Elle se nomme Ida-Marie Müller (un nom dont n’oserait même pas rêver un Zemmour d’Allemagne), et elle a la malchance d’être la fille de sa mère, députée de l’AfD, l’Alternativ für Deutschland, le parti anti-immigration. Elle a quand même eu le droit de s’inscrire au concours de slam antiraciste organisé par la ville de Spire. Le slam est arrivé en Europe en 1993, c’est un genre de poésie qu’on déclame en public, et qui, son origine anglaise le dit, doit « claquer » : la scansion en est appuyée, les mots cherchent à faire mouche.
Un slam qui dénonce les méfaits de l’immigration en Allemagne
Ida-Marie semble douée pour la chose. Elle a choisi pour cible le racisme anti-blanc et anti-allemand. Je n’étais pas dans la salle et ne puis apprécier le rythme de son poème, mais le contenu a marqué l’assistance. En voici une brève chrestomathie : « Vive la bénédiction du multiculturalisme ! Le monde entier est ici ! Prions et ça marchera ! » Les migrants « sont venus de pays lointains grâce aux trafiquants », « Ils viennent sans passeport mais avec leur téléphone portable ». « Parce qu’il ne peut pas avoir de petite-amie, le migrant est toujours accompagné de son couteau. » Pour se faire plaisir, la jeune fille a égratigné au passage les « syndicats de gauche, les carriéristes et les traitres ». Et comme elle se sentait en verve, et soutenue par un public qui trépignait d’aise, elle a fini par ironiser sur le « courage » de ses concurrents, confits dans le politiquement correct, et qui en faisaient des tartines, pour complaire aux organisateurs du concours, sur les bienfaits du vivre ensemble.
L’insolente punie pour avoir gagné le concours d’expression libre
La réelle liberté d’esprit de la petite Ida-Marie Müller lui a valu un triomphe, la salle s’est levée : le concours se jugeant à l’applaudimètre, elle a gagné haut la main. C’est le premier enseignement, le plus important : même invité à un événement bienpensant et conditionné à approuver la fausse insolence du spam antiraciste, le public a plébiscité la vraie insolence anti immigration.
La deuxième information est qu’Ida-Marie a écrit son slam toute seule, sans l’aide de sa maman. En Allemagne, la jeunesse se réveille. La troisième info est qu’elle est punie pour cela. On a coupé le micro à Ida-Marie lorsqu’elle s’est moquée de la fausse insolence de ses concurrents. Et le jury a décidé de ne pas lui donner le prix qu’elle avait gagné. Le maire de Spire a déploré la « provocation publique » de la jeune fille et sa « xénophobie ». Quand l’élite ne réussit pas à embrigader le peuple, elle passe outre le jugement du peuple. Na.