Le monde occidental connaît aujourd’hui une dénatalité de plus en plus grave, mais aux yeux de certains, c’est une excellente nouvelle. Professeur de gérontologie dans une des plus prestigieuses universités britanniques, Sarah Harper, directrice de l’Oxford Institute of Population Ageing (Institut d’Oxford du Vieillissement de la population), a récemment fait part de sa satisfaction devant la baisse du nombre de bébés naissant en Angleterre. C’est une « bonne chose », a déclaré cette conseillère du Forum économique mondial.
Elle réagissait aux statistiques des naissances en Angleterre et au Pays de Galles, qui n’ont pas été aussi mauvaises depuis deux décennies. En 2002, le total atteignait 596.122 ; en 2023, on a compté 605.479 naissances vivantes, soit 3,1 % de moins que l’année précédente. Les chiffres de 2022 affichent également la plus forte proportion de naissances chez des femmes nées en dehors du Royaume-Uni depuis que l’on tient ce type de statistiques, soit près d’un tiers. L’Inde est en tête des pays représentés pour les mères d’origine étrangère, le Pakistan pour les pères d’origine étrangère.
En Angleterre, la baisse de naissances va de pair avec une hausse de la proportion de bébés étrangers
A Londres, la proportion de nouveau-nés ayant au moins un parent d’origine extérieure au Royaume-Uni dépasse même les deux tiers.
Moins de bébés anglais, « c’est bon pour… notre planète », a déclaré Mme Harper, ajoutant : « Je pense que c’est une bonne chose que les pays à hauts revenus et à forte consommation réduisent leur nombre d’enfants. Je suis vraiment optimiste à ce sujet. » Elle estime que cette tendance va réduire « la surconsommation généralisée actuelle ». Et qu’elle va s’accentuer dans les « populations des pays à hauts revenus ». Pour l’Angleterre, elle est « inévitable », a-t-elle jugé.
Cette partisane autoproclamée de la dépopulation a fait partie du Conseil du Premier ministre pour la science et la technologie de 2014 à 2017 sous les conservateurs David Cameron et Theresa May et a même été faite commandeur de l’Empire britannique pour « services rendus à la démographie ».
La baisse de naissances est « bonne pour la planète »
Elle part de l’idée, diffusée par la Banque mondiale, que l’« empreinte carbone » d’enfants naissant dans les pays riches est « 29 fois » plus importante que celle des pays en développement, du fait du mode de vie : consommation, voyages, etc.
Le taux de fécondité en Angleterre et au Pays de Galles pour l’année 2022 reste à calculer faute de données consolidées sur la population, mais même avec l’apport étranger, il se situera sans doute en-deçà des 1,6 enfants par femme, annonçant le lent suicide de la population autochtone puisque dans les pays développés, il faut 2,1 enfants par femme en âge de procréer pour remplacer les générations.
Voilà de quoi on se réjouit dans les cercles de pouvoir.