53 % des parents n’ont pas plus d’enfants par peur du « changement climatique »

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Faire des enfants : un geste égoïste. Cette idée de ne pas avoir d’enfants pour sauver la planète n’est peut-être pas vieille comme le monde, mais elle circule depuis les travaux de ce vieux Thomas Maltus, au XIXe, et pour corroborer cette fièvre climato-apocalyptique, les médias s’en sont largement emparés depuis plusieurs décennies. Bien qu’aujourd’hui, elle ait été quelque peu démystifiée et remise en question, elle demeure ancrée dans l’esprit de Monsieur Tout-le-monde. Pour preuve, une nouvelle étude assure que 53 % des parents n’ont pas plus d’enfants par peur du « changement climatique ».

On peut survivre aux regards des personnes qui pointent du doigt la preuve d’égoïsme immense que constitue votre large tribu enfantine… Mais les pays ne survivront pas au manque d’enfants. L’éco-anxiété pourrait être la touche finale de la politique malthusienne moderne.

 

Pas d’enfants en plus

Dans cette enquête menée par Morning Consult et commandée par la société de technologie de l’information Hewlett-Packard (HP), 5.000 parents du Mexique, d’Inde, de Singapour, du Royaume-Uni et des Etats-Unis ont été interrogés à propos de l’impact de la soi-disant « crise climatique » sur leurs décisions d’achat et de style de vie.

On aurait pu s’attendre à des résultats mitigés avec un tel panel, relativement éclectique, mêlant monde anglosaxon et pays émergents. Les chiffres, pourtant, sont sans appel. 91 % des parents interrogés ont déclaré qu’ils étaient « préoccupés par la crise climatique » et 53 % ont déclaré que cette préoccupation « a eu un impact sur leur perspective d’avoir plus d’enfants ».

Si l’on va plus loin dans les chiffres, les parents étaient les plus préoccupés par la hausse des températures (62 %), les pénuries d’eau (51 %), les événements météorologiques importants (43 %) et la montée du niveau de la mer (43 %).

D’autre part, 43 % des parents interrogés ont déclaré avoir « remis en question le fait de travailler pour une entreprise en raison de son engagement envers les questions environnementales et sociales ». Tous ces chiffres pour dire à quel point la « conscience climatique » est entrée dans les mœurs et pèse de tout son poids délétère sur ces humains persuadés d’être les responsables du monde dont ils seraient les citoyens… Accablés par les Cassandre de l’écologie, ils sont prêts à remettre en cause leur propre descendance.

 

Natalité en baisse drastique : c’est l’éco-système familal qu’il faut revoir

Et pourtant, cette vieille idée tenace a vécu : ça ne sert à rien de limiter les naissances pour sauver le climat. Même Le Monde a remis en cause récemment cette étude dont Jeanne Smits nous parlait en 2017, selon laquelle un enfant en moins, c’était l’économie de 58 tonnes d’équivalent CO2 par an dans les pays développés.

Non, avoir des enfants n’est pas climaticide. Et même en admettant, pour ce débat, l’hypothèse du GIEC selon laquelle une baisse des émissions humaines de gaz à effet de serre (GES) pourrait lutter contre le « réchauffement climatique », la logique fait se rendre à l’évidence : la croissance démographique ne contribuerait aux émissions de GES que dans une moindre mesure par rapport aux autres facteurs. Une réduction des naissances pourrait même les aggraver à court et moyen terme dans les pays en situation de dénatalité ! Comme le soulignait Rémy Verlyck, directeur général du think tank Familles Durables, dans une tribune du Figarovox, en décembre 2021, « si la procréation n’a quasiment aucun impact sur le dérèglement climatique, le vieillissement de la population aura de profonds impacts économiques, sociaux et géopolitiques ».

Et, oui, la réduction des naissances dans les pays développés s’accélère.

En France, le mois d’avril 2023 a enregistré une baisse de 7 % par rapport aux deux années précédentes : après le mois de janvier 2021 (le plus impacté par l’épidémie de Covid-19), c’est le 2e mois avec le plus faible niveau de naissances depuis 1994, première année de disponibilité des données mensuelles sur le champ de la France métropolitaine et des DOM. En 2022, le nombre de naissances (723.000) y a été le plus faible depuis 1946, première année de l’après-guerre, selon les chiffres de l’INSEE publiés en janvier dernier.

Et on retrouve cette situation dans les autres pays développés. Le Japon a également affiché, l’année dernière, moins de 800.000 naissances, le nombre le plus bas jamais enregistré (pour un pays qui connaît le double de population par rapport à la France). Le 1er juin, le Premier ministre japonais a d’ailleurs annoncé un plan de 25 milliards de dollars d’aide aux familles pour enrayer cette chute du taux de natalité.

 

Changement climatique : la peur au ventre

Si les causes sont davantage à chercher dans l’usage de la contraception, la libéralisation de l’avortement et l’évolution pas forcément libératrice du statut féminin, cette peur climatique devient un nouveau cliquet dans la disparition de cette volonté de procréation.

On ne voulait pas d’enfant pour pouvoir jouir sans entrave. On ne veut plus d’enfant par peur de ce qui pourrait advenir à la planète ou de ce qui pourrait advenir à ces rejetons eux-mêmes. Autrement dit, on est, pour ainsi dire, passé d’un geste égoïste à un geste bienfaiteur. Du moins c’est ce qu’on leur fait croire, puisqu’il n’y a pas de fondement réel à cette peur…

Toutes les prévisions climato-catastrophiques se sont révélées fausses jusque- là… Le site Internet extinctionclock.org est, à ce sujet, riche d’enseignements.

Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. Malgré le fait que les taux de natalité soient dramatiquement bas et que les poncifs sur le poids carbone d’un enfant aient été reconsidérés par la majorité, on a fini par inscrire cette peur au cœur des gens, cet accablement pessimiste, cette « éco-anxiété » délétère. Une autre étude, menée fin 2021, dans dix pays, par l’Université de Bath montrait aussi que 40 % des jeunes de 16 à 25 ans hésitaient à procréer…

C’est un fait, les femmes se privent aujourd’hui, injustement, d’enfants.

Mais John Kerry, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le climat, nous l’a encore répété à Oslo, le 6 juin dernier : la croissance démographique mondiale n’est « pas tenable », nous devons y croire.

 

Clémentine Jallais