On appelle communément greenwashing l’utilisation trompeuse de l’argument écologique pour améliorer son image. C’est actuellement ce que fait la Chine, premier pollueur mondial, en reprochant au Japon de rejeter dans l’océan pacifique les eaux polluées à la suite de l’accident qui a touché en 2011 la centrale de Fukushima Daïchi. Ce rejet, approuvé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AEIE) et conforme aux normes les plus strictes de sécurité, ne présente aucun danger, mais le gouvernement chinois joue sur la peur irraisonnée du nucléaire et de ses rejets pour occuper les esprits et faire ainsi oublier sa désastreuse politique de l’énergie et ses centrales à charbon.
Le Japon a sécurisé les rejets de Fukushima
L’accident survenu à Fukushima le onze mars 2011 est encore aujourd’hui décrit par Wikipedia comme « la deuxième catastrophe de centrale nucléaire de l’histoire », formule ambiguë et trompeuse, alors qu’il n’a causé aucun mort ni aucun dégât du fait du nucléaire, grâce au sang-froid et à l’abnégation des techniciens et de tout le peuple du Japon : c’est le tsunami qui l’a provoqué qui a tué, et ravagé la région. A l’époque, de grandes quantités d’eau avaient été utilisées pour refroidir les réacteurs endommagés et stockées. Elles ont été traitées, puis diluées avec de l’eau de mer, de façon que les rejets ne dépassent pas le plafond de 1.500 becquerels par litre, ce qui est la norme admise dans le monde entier (à comparer aux 1.000 becquerels par kilo de terre de jardin et aux 8.000 becquerels par kilo de sol granitique). Le Japon a testé la mer après les premiers rejets et déclaré que le plafond était bien respecté, ce que l’AEIA a confirmé après ses propres mesures.
Le gouvernement chinois téléguide des actes contre le Japon
Mais le gouvernement chinois a trouvé là un prétexte pour s’en prendre au Japon et se refaire une virginité écologiste. Il a laissé de nombreux Chinois incontrôlés harceler les entreprises japonaises au téléphone à ce sujet, puis des « individus isolés » (un concept intéressant, quand on connaît le degré de la surveillance qu’exerce le parti communiste chinois sur la population) jeter des pierres sur des écoles japonaises et sur l’ambassade du Japon à Pékin. Et quand le ministre des affaires étrangères japonais, Yoshimasa Hayashi, a demandé au gouvernement chinois d’appeler ses citoyens au calme et de « fournir des informations exactes sur l’eau traitée plutôt que de susciter inutilement l’inquiétude de la population en fournissant des informations dépourvues de tout fondement scientifique », il a essuyé une fin de non-recevoir. L’occasion était trop belle pour la Chine, en hurlant avec les loups écologistes, de faire un peu de greenwashing.
La peur du nucléaire, bon moyen de greenwashing
Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Wang Wenbin, a répondu : « Nous demandons instamment au côté japonais de répondre aux préoccupations légitimes de toutes les parties, d’arrêter immédiatement le déversement d’eau contaminée par le nucléaire dans la mer, de consulter pleinement ses voisins et les autres parties prenantes, et de se débarrasser sérieusement de l’eau contaminée par le nucléaire de manière responsable. » Les mots ont été soigneusement choisis pour titiller l’affect des écolos et des pacifistes, « préoccupations légitimes », « eau contaminée », « manière responsable ». Et pour faire bon poids, le gouvernement chinois a suspendu depuis la semaine dernière toutes ses importations de produits de la mer en provenance du Japon. Et tout cela pour rien, l’eau rejetée étant parfaitement saine, et le total des rejets jusqu’à 2050 s’élevant à 1.300.000 mètres cubes, soit un peu plus d’un cube de cent mètres de côté. Une goutte d’eau dans la mer, mais un greenwashing spectaculaire.