La Turquie envisage de faire construire une centrale nucléaire par la Chine

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Le ministre turc de l’Energie, Alparlan Bayraktar, a fait savoir que des discussions sont en cours entre son pays et la Chine et vue de faire construire une centrale nucléaire par cette dernière en Turquie. Il s’agirait de la troisième centrale en Turquie, la première ayant été construite par l’entreprise russe Rosatom et inaugurée en présence de Vladimir Poutine, et la seconde faisant actuellement l’objet d’offres de la part du constructeur russe et d’autres sociétés, notamment l’entreprise sud-coréenne KEPCO.

En se tournant vers la Chine pour le troisième contrat, la Turquie cherche sans doute à se dégager de sa dépendance énergétique à l’égard de la Russie : certes l’énorme centrale de Rosatom à Akkuyu lui permet-elle de recourir moins au gaz naturel russe acheté au à a société publique Gazprom, mais le géant nucléaire Rosatom est aussi une société étatisée et il a conservé la main technologique sur l’affaire, de la construction à la gestion du cycle de production.

 

Vers une centrale nucléaire chinoise en Turquie

Une même dépendance lierait la Turquie à la Chine si celle-ci fait affaire avec elle, chose attendue « dans les mois à venir » selon le ministre Bayraktar. The New American note que les infrastructures construites à l’étranger sous l’impulsion de Xi Jinping dans le cadre de la Nouvelle Route de la Soie ont permis à la Chine de s’imposer par le biais de la dette, tout en fournissant des constructions de qualité discutable.

 

Entre Chine et Russie, la Turquie ne balance pas vraiment

De là à présenter le projet sino-turc comme une sorte de garantie face à la dépendance à l’égard de la Russie qui serait en délicatesse croissante avec la Chine, il y a un grand pas cependant. Pas plus tard qu’aujourd’hui, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, s’envolait pour Moscou pour une 18e série de consultations de sécurité stratégique avec Nikolay Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération russe, ainsi qu’avec son homologue Sergueï Lavrov. Les « experts » cités par la presse chinoise assurent que la visite est le reflet des intérêts partagés des deux pays à l’égard du « Sud global » dont tout le monde parle actuellement.

La presse chinoise sous contrôle du parti communiste réaffirme ici « l’alignement constant de la Chine et de la Russie au niveau stratégique ». Il n’y avait pas vraiment lieu d’en douter.

 

Anne Dolhein