L’Etat du Queensland, dans le nord-est de l’Australie, dont la capitale est Brisbane, vient de changer le mot femme (« woman ») dans sa loi sur l’avortement, par le mot personne enceinte (« pregnant person »). Cela provoque l’ironie des commentateurs : « De sorte que désormais un vieil homme peut aller à la clinique et insister sur le droit des hommes à choisir pour son corps. » On arrive en effet au moment où les contradictions des différents féminismes finissent par se mordre la queue. Certains mots comme président ou porte-parole (chairman, spokesman) sont construits en anglais avec le mot « man » qui signifie « homme », et, dans les vingt dernières années, les militantes extrémistes ont obtenu qu’on les change en chairperson et spokesperson pour éliminer le mot interdit, man, qui représentait le patriarcat. Mais maintenant, dans le même souci d’égalité outrancière, la division de l’humanité en deux sexes déterminés par leur biologie semble une insulte à la parité dans la diversité des genres choisis par chaque individu : et voilà pourquoi c’est désormais au mot woman, femme, de disparaître de la loi sur l’avortement, parce qu’il exclut les transgenres ! A ce niveau d’absurdité, il ne reste plus qu’à applaudir. Un journaliste australien, James Macpherson, a remarqué que le ministre des femmes (ainsi nomme-t-on là-bas le ministre de la condition féminine) a annoncé le changement de la loi « impavide » et il en a tiré cette question : « Entend-elle changer son titre de ministre des femmes pour celui de ministre des personnes ? Et sinon, pourquoi ? »