Le Sentencing Council, l’organisme public chargé au Royaume-Uni de faire des recommandations aux magistrats et aux juges, vient de publier un vademecum à l’intention de ces derniers pour leur recommander des peines plus légères pour les prévenus issus de milieux « défavorisés » ou « difficiles ». Il a dressé une liste des facteurs qui permettent de définir ces milieux, pauvreté, bas niveau d’éducation, logement défectueux, discrimination subie. Le ministre de la justice britannique, Alex Chalk, a estimé que ces recommandations « paternalistes » et « mal conçues » peuvent engendrer des discriminations. Le conseil a rétorqué que ses recommandations vont améliorer « la transparence et la justice ». Un porte-parole du ministère britannique de la justice a déclaré : « Les jugements sont prononcés par des juges indépendants qui tiennent déjà compte des circonstances de chaque cas. » Mais le principe de l’« affirmative action », ou discrimination positive, semble s’étendre à tous les domaines : c’est une mutation devenue folle de la très souhaitable justice distributive.