Les démons peuvent envoyer textos et SMS, affirme l’exorciste philippin José Francisco Syquia

Syquia démons envoyer SMS


Les démons peuvent agir sur la matière ; pourquoi pas, dès lors, sur les objets électroniques ? Nous posions cette question au sujet de l’infestation de l’intelligence articifielle en tant qu’elle peut être manipulée à travers ses composantes, les bits et les octets. Pour le P. Syquia, exorciste, directeur du bureau des exorcismes de l’archidiocèse de Manille (AMOE), la réalité de la capacité des démons à intervenir sur les dispositifs électriques et électroniques ne fait pas de doute, pour la simple raison qu’il l’a personnellement constatée. Il affirme ainsi que le diable peut envoyer des SMS, mener ses entreprises de découragement, tenter de pousser au désespoir via des textos qu’aucune main humaine n’a composés.

Son avertissement n’est pas celui d’un hurluberlu. C’est par l’autorité de l’Eglise que José Francisco Syquia exerce son ministère d’exorciste depuis le début des années 2000, et il s’exprime publiquement à son sujet jusqu’au Vatican où il a donné des conférences. Il préside l’Association philippine des exorcistes catholiques (PACE), forte aujourd’hui de 170 membres : elle regroupe des prêtres de 52 diocèses dans tout le pays. Elle dépend directement de la Conférence des évêques catholiques des Philippines et est affiliée à l’Association internationale des exorcistes, approuvée par le Vatican.

 

Les démons capables d’intervenir sur les objets électroniques

Ses propos mettent clairement en lumière le fait que les démons peuvent intervenir sur cette matière qu’est l’électricité, et qui sert à tous nos engins de communication modernes…

Nous vous proposons ci-dessous de très larges extraits d’un article publié à ce sujet en 2020 par la journaliste Cathy Cañares Yamsuan sur le média Philippine Daily Inquirer. C’était au moment des confinements à l’occasion de la crise du covid, moment où les jeunes étaient encore plus isolés du fait de l’emprise d’internet qu’ils ne le sont de nos jours.

Tout cela devrait nous alerter sur les dangers du mésusage d’internet et des risques que pose l’IA, en particulier. – J.S.

 

*

Un entretien avec le P. José Francisco Syquia sur l’action des démons

 

Les esprits démoniaques peuvent envoyer des SMS sur les téléphones portables et utiliser la technologie moderne pour harceler ou attirer leurs proies vers les ténèbres. Selon le père José Francisco Syquia, exorciste en chef de l’archidiocèse de Manille, recevoir des messages de démons sous forme de texto est une expérience commune aux prêtres qui aident les personnes possédées à se libérer.

« Nous ne nous attendions pas à ce que [les démons] puissent en être capables, mais si vous interrogez d’autres exorcistes, ils vous feront part de la même expérience. Habituellement, [les démons jurent] ou disent : “Cette personne ne nous échappera jamais” », a-t-il indiqué lors d’un entretien.

Le P. Syquia, qui préside l’Association philippine des exorcistes catholiques (PACE) forte de 170 membres, pratique des exorcismes depuis 2002.

Sa rencontre la plus mémorable avec des SMS démoniaques a eu lieu en 2003, lorsque le téléphone portable utilisé par le bureau des exorcismes de l’archidiocèse de Manille (AMOE) reçut des messages menaçants provenant du téléphone d’une ex-sataniste qui lui avait été envoyée par un prêtre de Cavite. Le prêtre avait précédemment déclaré avoir vu cette femme en état de lévitation.

Gina, secrétaire de Syquia et coordinatrice de l’AMOE, se souvient ainsi de la scène : le prêtre était dans son bureau et parlait avec la possédée et son compagnon lorsque le téléphone de ce dernier a commencé à recevoir des messages du téléphone de la possédée, qui se trouvait dans une autre pièce, près du bureau de Gina. Les messages étaient tous en philippin. L’un de ces SMS disait : « Ne croyez pas le Père. » Un autre affirmait que Syquia était pécheur et menteur, et qu’il ne pourrait en aucun cas aider cette femme.

Gina raconte qu’elle avait elle-même reçu un appel de la femme possédée après que celle-ci eut quitté son bureau. Pendant leur conversation, son téléphone recevait également des messages lui disant qu’il n’était pas vrai que Dieu l’aimait et qu’elle ne parviendrait pas à aider Syquia à pratiquer l’exorcisme. « J’ai effacé les messages immédiatement après notre conversation. Nous n’en gardons pas trace. Nous pensons qu’il n’est pas bon de les conserver », ajoutait-elle.

 

Les démons rédacteurs de SMS, avertit l’exorciste

Syquia se souvient que les messages débordaient de colère et de malédictions. La femme possédée qui le consultait ne parlait pas anglais, mais il a reçu des messages « f*ck you » depuis son numéro.

« Le diable a du pouvoir sur tout ce qui est électrique », explique Syquia. « Si cet endroit est infesté, par exemple, et que les démons veulent faire savoir qu’ils sont là, les lumières se mettront à vaciller. Si je donne une conférence et que j’utilise un certain gadget, le diable peut facilement l’éteindre parce qu’il est expert en tout ce qui touche à l’électricité. »

Mais au-delà des messages menaçants, le P. Syquia s’inquiète de la façon dont le diable utilise les technologies modernes pour attirer les jeunes par le biais d’Internet, en particulier pendant cette période de confinement au cours de laquelle ils passent des heures dans le cyberespace sans être surveillés. Il cite une étude réalisée en 2000 [avant les confinements] selon laquelle les enfants âgés de 10 à 17 ans n’ont qu’un tiers des rencontres personnelles avec d’autres personnes par rapport aux classes d’âge similaires des générations précédentes. Il avertit : « Lorsqu’une personne est isolée, le diable commence à agir sur son esprit. Les jeunes commencent à avoir toutes sortes de pensées qui les font se sentir déprimés et seuls. Seulement 30 % de contacts humains ? C’est exactement ce que veut le diable. »

Selon le P. Syquia, passer beaucoup de temps à surfer sur le web peut mettre un jeune esprit en transe hypnotique et l’ouvrir aux influences diaboliques et à l’autosuggestion. « L’internet n’a pas de morale et un enfant a tendance à rechercher ce qui titille ses sens. Il saute donc d’un média à l’autre, en essayant de maintenir un état d’euphorie semblable à une décharge de dopamine », précise le prêtre.

 

Les démons spécialistes des pressions sur l’imagination

Il ajoute : « Le diable s’attaque aux individus dans des proportions variables. Les tentations que l’on rencontre au quotidien sont considérées comme des attaques ordinaires. » Et d’expliquer que les attaques « extraordinaires » qui peuvent nécessiter l’aide d’un prêtre comprennent l’oppression et l’obsession démoniaques où les cinq sens d’une personne sont agressés par des apparitions effrayantes, des voix suicidaires et blasphématoires, des ecchymoses, des douleurs et du harcèlement sexuel, des odeurs nauséabondes ou une perte d’appétit.

Dans les cas les plus graves, le diable joue avec les émotions de la personne et provoque des dépressions, des colères et des peurs intenses. La personne finira par faire l’expérience de la « sécheresse » spirituelle et de la désolation, et deviendra trop paresseuse pour prier, sans parler de l’assistance à la messe, note l’exorciste. L’imagination d’une personne peut également être assaillie par des images démoniaques, sexuelles et blasphématoires. Et même la mémoire peut être visée par la provocation de « souvenirs obsessionnels de blessures passées », dit-il.

Les attaques les plus graves peuvent entraîner des maladies ou des tumeurs inexpliquées, ainsi que des accidents bizarres. Le sommeil peut être perturbé par des terreurs nocturnes et des attaques sexuelles de la part d’un incube (esprit masculin) ou d’un succube (esprit féminin). Les relations familiales et professionnelles peuvent s’en ressentir, ce qui isole encore plus la personne de son entourage. Les entreprises peuvent péricliter et faire faillite.

La forme la plus grave d’attaque démoniaque est la possession, où le diable ou plusieurs esprits maléfiques s’emparent du corps d’une personne et lui font faire des choses humainement impossibles dont la personne ne se souviendra pas une fois l’état de crise passé.

Lors d’une conférence sur l’exorcisme au Vatican, le P. Syquia a présenté les dossiers de l’AMOE qui montrent qu’aux Philippines, l’oppression démoniaque représente la majorité des cas (55 %), suivie par les cas d’infestation ou de lieux et de maisons hantés (21 %). Les cas de possession représentent 15 % et les cas d’obsessions ou de pensées démoniaques 9 %.

Selon le P. Syquia, le Vatican a alerté les exorcistes catholiques sur l’existence de sites web occultes qui jettent une malédiction sur toute personne qui les ouvre. Cela signifie qu’une personne en transe hypnotique s’appropriera facilement les images et les messages du site. Selon le prêtre, les hauts responsables de l’Eglise à Rome ont averti que l’Apocalypse, le dernier chapitre du Nouveau Testament, fait référence à une « deuxième bête » qui émergera du dragon rouge communément appelé Satan. « Ils affirment que cette deuxième bête est en fait le monde virtuel que le démon Satan est en train de créer », explique-t-il. « Alors que nous avons le monde réel, le dragon rouge, c’est-à-dire le diable, aura deux bêtes qui sortiront de lui. L’une d’entre elles aura le pouvoir de créer un monde virtuel différent du monde de Dieu. Celui-ci a ses propres règles, et lorsque les gens commenceront à y vivre davantage que dans le monde réel, ce sera une manière de fuir la lutte pour devenir saint dans ce monde. »

 

Agressivité et désespoir nourris par les démons à travers l’électronique

Pire encore, l’agressivité et le désespoir peuvent se développer chez une personne isolée qui est déjà accro du web. Lorsque ces pensées prennent le dessus et qu’une crise survient, cette personne peut devenir suicidaire, explique le P. Syquia, qui ajoute : « Elle ne peut pas, en un sens, se préparer à la vie parce que, sur l’internet, la souffrance n’existe pas. On ne lui apprend pas à porter la croix. »

Le P. Syquia a lui-même été la cible de harcèlement démoniaque avant d’entrer au séminaire. Il était étudiant et se destinait à la prêtrise lorsque le mouvement New Age a piqué sa curiosité et l’a conduit à explorer l’ésotérisme. Il raconte que son « troisième œil » s’est alors ouvert et qu’il a commencé à subir des attaques démoniaques. Il a fini par revenir à la foi catholique et à son projet de devenir prêtre.

C’est en 2002 que le P. Syquia a commencé son ministère d’exorcisme, armé d’un livre sur le sujet écrit par le père Gabriel Amorth, exorciste en chef du Vatican à l’époque, et d’un second livre sur la délivrance écrit par un ancien prêtre dont il ne se rappelle plus le nom. Ses confrères de l’archidiocèse de Manille étaient sceptiques ; ils se demandaient : « Pourquoi avons-nous besoin de cela ? » Et puis les cas ont commencé à affluer. « De nombreux catholiques allaient alors voir des guérisseurs et des spirites. Lorsque les gens ont appris que l’Eglise avait ce [ministère], boum ! [Beaucoup sont venus nous voir », se rappelle le P. Syquia.

Les évêques Ted Buhain et Socrates Villegas devaient confier à Syquia la faculté d’exorcisme. En 2006, le cardinal Gaudencio Rosales a officiellement créé l’AMOE avec le P. Syquia et un deuxième prêtre comme exorcistes. Ils étaient assistés d’un ministre de la délivrance, d’une religieuse, d’un coordinateur, d’un médecin catholique, d’un avocat et de deux volontaires laïcs. C’est également à cette époque que Syquia publiait son premier livre, Exorcism: Encounters with the Paranormal and the Occult (Exorcisme : rencontres avec le paranormal et l’occulte).

Deux ans plus tard, l’AMOE comptait quatre exorcistes et Syquia formait des prêtres d’autres diocèses. L’équipe s’est agrandie et comprend aujourd’hui un psychologue clinicien, un psychométricien, deux conseillers et plusieurs bénévoles laïcs, ainsi que des chargés de dossiers qui interrogent les personnes orientées vers l’AMOE et aident Syquia à identifier les cas de possession.

En 2015, Syquia a rassemblé 12 exorcistes supplémentaires des diocèses provinciaux et a commencé à harmoniser le groupe. L’APCE a été créée en mars 2017 et comptait initialement 117 membres issus de 52 diocèses. L’APCE dépend directement de la Conférence des évêques catholiques des Philippines et elle est affiliée à l’Association internationale des exorcistes, approuvée par le Vatican.

L’évêque d’Imus (Cavite), Mgr Luis « Chito » Tagle, faisait partie de ceux qui soumettaient régulièrement des cas au P. Syquia ; il faisait preuve d’une grande diligence dans la recherche de rapports de suivi. En 2019, Mgr Tagle, désormais cardinal, a nommé d’autres exorcistes pour renforcer l’AMOE.

L’AMOE compte désormais six exorcistes, dont Syquia, installés à Manille. Les autres sont le père Winston Cabading, le père Robert dela Cruz, le père Eugene David, le père Ramon Merino et le père Lorenzo Ruggiero, un prêtre italien. AMOE et PACE invitent des conférenciers internationaux à leurs conférences locales annuelles sur le ministère de la libération spirituelle et de l’exorcisme. Les groupes forment des prêtres, des exorcistes et des équipes laïques en Malaisie, à Singapour et en Indonésie. En tant qu’exorciste en chef de l’AMOE, le P. Syquia a également été invitée à donner des conférences à Rome et au Pope Leo Institute de Chicago. Leur projet actuel porte sur la construction du St. Michael Center of Spiritual Liberation and Exorcism (Centre Saint-Michel de libération spirituelle et d’exorcisme) à Manille.

Le P. Syquia a arrêté de compter les exorcismes qu’il a pratiqués au cours des dix-huit dernières années. Mais chaque expérience renforce sa conviction que Dieu et le diable existent tous les deux. « J’ai vu Dieu agir de manière très tangible, comment Il agit et à quel point Il est présent », explique Syquia. « Lors d’un exorcisme, vous voyez une personne léviter, vomir de la boue – cela n’a rien de psychologique. Vous voyez la réalité du démoniaque. L’exorciste ordonne : “Au nom de Jésus !” Et les démons réagissent, on voit leur peur de Dieu, surtout quand ils sont expulsés et que la personne est libérée. »

Le prêtre raconte qu’une fois, il invoquait l’ennemi juré de Satan au cours d’un exorcisme et qu’aussitôt, les démons qui possédaient la personne crièrent : « L’archange saint Michel est là ! »

Tout exorciste interrogé sur son expérience dira que libérer des personnes du diable est l’une des preuves les plus concrètes de la lutte entre le bien et le mal, affirme enfin le P. Syquia. Et il ajoute : « Le diable connaît la valeur infinie de chaque âme aux yeux de Dieu. Et si l’exorciste ne sauve pas l’âme de cette personne, elle pourrait finir comme ces démons – des âmes humaines mais avec un esprit diabolique de haine et de désespoir qui durerait éternellement. »

 

Traduction par Jeanne Smits