Angela Merkel et François Hollande se sont rencontrés dimanche soir à Strasbourg, au cours d’un dîner informel, qui a été l’occasion pour eux d’afficher leurs accords sur certains dossiers, comme la crise migratoire ou la menace britannique du Brexit. Ils ont également évoqué la situation en Syrie.
Le dîner, qui se tenait à l’invitation du président du Parlement européen Martin Schulz, a été précédé d’un entretien d’une heure et demie entre les deux responsables politiques.
Selon les services de communication de l’Elysée, Angela Merkel et François Hollande sont tombés pleinement d’accord sur les moyens de résorber les flux de migrants, notamment par la mise en œuvre du plan d’action européen dont ils tiennent à faire une priorité.
La rencontre entre Angela Merkel et François Hollande
La question demeure néanmoins délicate. On comprend bien que François Hollande, en panne face à l’échéance de 2017, se mettre à la remorque d’Angela Merkel. Il est néanmoins délicat de parier sur un plan d’action européen qui semble rebuter un nombre grandissant de pays, et cela au moment même où le chancelier allemand joue sa popularité, à Berlin, justement sur la gestion de la crise migratoire.
Certes, certains points de ce plan ne posent pas de réels problèmes, telle la question d’une aide à la Grèce pour mieux contrôler ses frontières, ou le renforcement des moyens d’enregistrement des migrants, comme aussi la lutte contre les passeurs et l’accélération des procédures d’expulsion des migrants irréguliers.
Mais il n’en va pas de même en ce qui concerne l’aide à la Turquie afin qu’elle conserve une majorité de réfugiés sur son sol, ou l’accueil par répartition des migrants dans les pays de l’Union européenne. Un nombre non négligeable de pays, voire de régions, ont fait savoir – et font de plus en plus savoir – qu’il n’est pas question, pour eux, d’aller plus loin. Et on voit mal dans cette perspective comment le couple Merkel-Hollande pourrait se montrer plus persuasif que les institutions européennes…
Accords sans portée
En ce qui concerne le Brexit, la France et l’Allemagne prétendent avoir une appréciation, une « approche commune » sur le projet d’accord avec le Royaume-Uni. C’est effectivement probable. Mais là encore, tout se jouera au prochain conseil européen des 18 et 19 février.
Or, si la Grande-Bretagne paraît isolée sur bien des plans politiques au sein de l’Union européenne, et notamment en opposition assez fortes avec les Etats-membres de l’Est de l’Union européenne, les principes de souveraineté qu’elle défend, malgré l’attachement européen de son Premier ministre David Cameron, et qui justifient le referendum sur un possible Brexit remportent, eux, une adhésion de plus en plus grande au fur et à mesure que le temps passe. Et il n’est pas sûr que, mi-février, le tandem Merkel-Hollande pèse si lourd dans la balance…