C’est « historique », cela constitue un nouveau petit saut dans la révolution fondée sur le mythe du réchauffement climatique, deux ados de 15 et 18 ans, deux frères habitant le Montana ont poursuivi l’Etat où ils pêchent à la truite et l’ont fait condamner par le juge d’Etat Kathy Seeley, au terme d’un procès qui a duré une semaine, pour négationnisme climatique. Cela fait maintenant plus d’une décennie que les militants écologistes et les ONG traînent Etats et entreprises en justice sous diverses qualifications, la plus courante étant l’inaction climatique : mais cette fois, les requérants sont des ados, pas encore en âge de voter, et c’est un nouveau coup de com et de manipulation des affects, comparable en plus petit à la création médiatique de Greta Thunberg.

Deux enfants du Montana, deux ados normaux

« Nous sommes seulement des enfants normaux du Montana, a dit le plus grand. Nous sommes d’abord du Montana. » Depuis cinq ou six ans, quand ils allaient pêcher dans la rivière, ils ont vu se manifester le changement climatique chez eux, y compris par les incendies de forêt. « Rien ne s’améliore, ajoute le plus jeune, la fumée empire. » Alors, avec 14 de leurs camarades ados, ils se sont attaqués à l’Etat du Montana, pour le faire déclarer complice de la chose. Et la chose s’est terminée par un happy end, comme dans les séries télévisées écolos. Katy Seeley leur a donné raison. Le plus jeune en est tout heureux : « C’est géant qu’elle ait finalement déclaré cela. »

Beaucoup dorment dans le « négationnisme climatique »

Le Montana est l’un des trois Etats des USA dont la constitution garantit explicitement le droit à un « environnement propre et sain ». Aussi le juge Katy Seeley a-t-elle estimé qu’ignorer les effets des émissions de gaz à effet de serre quand on évalue les autorisations de nouveaux projets concernant l’énergie viole la constitution de l’Etat. L’un des conseils des ados, Robert Sullivan, qui travaillait avec le groupe Our Children’s Trust, se réjouit de l’effet tangible et positif que ce jugement aura sur l’environnement : « Si les agence de l’Etat et notre parlement répondent de bonne foi, on en verra l’effet sur le terrain, sur les permis délivrés ou non, et au bout du compte sur le CO2 rejeté dans l’atmosphère. » Ce n’est pas gagné. Le ministère de la justice du Montana trouve la décision « absurde », et la majorité des habitants du Montana donnent dans le « négationnisme climatique », même parmi les camarades des ados : « A l’école, ils ne croient pas vraiment au changement de climat. »

Ados : les ballilas de la révolution climatique

Un mot d’Our Children’s Trust. L’association se présente ainsi sur son site : « Nous sommes le seul groupe d’avocats bénévoles dans le monde représentant les jeunes et leurs droits légaux pour un climat plus sûr. » « Nous sommes la jeunesse contre les gouvernements. » Au-delà du côté cucul-guimauve-à l’américaine – tout est bien qui finit bien – la manipulation de l’affect par la jeunesse est donc un moyen révolutionnaire conscient et organisé. D’autres plaignants du même âge, dans l’Oregon ou la Virginie, se disent désormais « pleins d’espoir ». Et sans doute la décision du juge est-elle frappée d’appel, et sans doute les mines de charbon ne vont-elles pas fermer pour cela. Mais le processus est en route, et, comme l’a dit Sara Busse, la mère des deux ados : « Nous devons vouloir changer. Et si nous ne pouvons l’apprendre de nos enfants, je ne vois pas de qui nous pourrions l’apprendre. » Les ballilas de l’empire écologique exercent leur pédagogie.

Pauline Mille