L’air est plus propre ? Mauvaise nouvelle pour le « réchauffement climatique »

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Il aurait fallu y penser. En se conformant aux normes de l’Organisation maritime internationale (OMI), une agence de l’ONU qui, en 2020, a obligé les cargos à réduire leurs émissions de soufre, la quantité de lumière du soleil qui atteint la planète terre s’est accrue, et par voie de conséquence, le réchauffement climatique s’est aggravé parce que l’air est désormais plus propre.

C’est en tout cas ce qu’affirme une étude publiée la semaine dernière par Communications Earth & Environment, pour qui les règles anti-pollution imposées au trafic maritime international ont provoqué « par inadvertance un choc de rupture de géo-ingénierie, à impact global ». En diminuant de 77 % l’oxyde de soufre dans les carburants, ce qui allait (selon l’OMI) réduire le nombre « d’AVC, l’asthme, les cancers du poumon, les maladies cardio-vasculaires et pulmonaires », ainsi que « les pluies acides et l’acidification des océans », les compagnies de fret maritime ont à grand coût nettoyé les cieux… et fait prendre 0,2 watts par mètre carré aux températures de la surface de l’océan. Cela représente « l’équivalent en magnitude de 80 % de l’augmentation d’absorption de la chaleur au niveau planétaire depuis 2020 », selon l’étude.

 

L’air propre propulserait le réchauffement climatique

« Un énorme choc pour le système », a commenté l’auteur principal, Tianle Yuan de l’université de Maryland et de la NASA. On irait vers un doublement du rythme de réchauffement en comparaison de la moyenne de long terme depuis 1880. Des commentateurs partisans de l’origine anthropique du réchauffement politique ont d’ores et déjà rétorqué que les pollutions par particules font partie des « incertitudes les plus importantes du système climatique, et elles sont assez difficiles à mesurer ».

Quoi qu’il en soit, on voit là combien le climat est difficile à réduire à un modèle, et plus encore, qu’on peut prétendre contraindre à dépenser des fortunes dans une entreprise de contention de la chaleur et contraindre à dépenser d’autres fortunes pour la dépollution pour aboutir à des résultats contradictoires, et qui s’annulent. Par ailleurs, et suivant ces raisonnements incertains, le réchauffement attribué au CO2 serait donc pour une belle part attribuable à la baisse de la pollution…

 

Le réchauffement climatique facilité par la diminution de polluants multipliés par l’ère industrielle

On s’y perd, mais qu’à cela ne tienne : lors d’un épisode similaire où la Chine était pointée du doigt parce que son air plus propre augmentait le réchauffement, douze scientifiques interrogés par Reuters avaient répondu qu’il suffisait d’augmenter les dépenses et les contraintes pour contrer le réchauffement. Tianle Yuan, pour sa part, est ravi d’avoir trouvé un moyen de pouvoir mettre un frein temporaire à un réchauffement qui s’emballerait : il suffirait d’ensemencer les nuages au-dessus des océans avec des aérosols brillants pour réfléchir la lumière du soleil avant qu’elle n’atteigne le niveau de l’eau. Il a pris la précaution d’avertir que de telles méthodes peuvent avoir des « conséquences incertaines et additionnelles ».

En somme, c’est du tâtonnage artistique…

 

Anne Dolhein