Il faut se tourner vers les védas – les textes sacrés de l’hindouisme – pour lutter contre le changement climatique : voilà le cœur du message du Premier ministre de l’Inde, Narendra Modi, lors du sommet fondateur de l’Alliance solaire internationale (ASI) à New Delhi, dimanche. Flanqué d’Emmanuel Macron, figure vedette et co-président de cet événement qui résulte d’accords pris lors de la COP 21 à Paris, le chef de l’Etat de la 3e nation la plus polluante au monde s’est quasiment transformé en prédicateur de l’hindouisme – à l’exception du christianisme. Tout un programme auquel on ferait bien d’être attentif.
L’Alliance solaire internationale, à laquelle sont invitées à participer les nations les plus fortement ensoleillées de la planète (300 jours par an au moins) situées entre les Tropiques du Cancer et du Capricorne, s’est donné pour objectif d’augmenter la part de l’énergie solaire dans le mix énergétique, ce qui ne semble pas absurde à première vue : chaleur et beau temps y sont au menu et forment une source potentielle d’énergie moins aléatoire, tout de même, que l’éolien.
Seulement, c’est une entreprise qui exige de l’argent, beaucoup d’argent pour les pays concernés : 121 le sont potentiellement, 62 ont déjà signé et parmi ceux-ci, la moitié sont déjà passés à la ratification. Objectif : atteindre 1.000 GW de capacité photovoltaïque pour l’ensemble des pays membres d’ici à 2030. Coût estimé : mille milliards de dollars…
Emmanuel Macron et Narendra Modi inaugurent l’Alliance solaire internationale
Pour l’heure, la France est déjà contributrice à hauteur de 300 millions d’euros depuis la signature des accords en 2015, distribués parmi les signataires, et Emmanuel Macron s’est engagé à porter cette somme au milliard d’euros en déboursant 700 millions d’euros supplémentaires au bénéfice de ces pays au nom de l’Agence française du développement (le contribuable) d’ici à 2022. Le transfert des fonds des pays riches vers « le Sud » se poursuit.
Pendant ce temps, Narendra Modi a annoncé le déploiement de 27 projets solaires dans 15 pays en ouvrant des lignes de crédit à hauteur de 1, 4 milliards de dollars, notamment au Bangladesh, au Tchad, au Congo, au Ghana, au Mali, au Rwanda et au Sri Lanka. Peut-être pas au Vénézuela – mais Nicolas Maduro était là aux côtés de la cinquantaine de chefs d’Etat intéressés par le projet, ou la manne qui l’accompagne. L’Arabie saoudite était également représentée, comme la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissements, sans compter le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Mais au-delà des sommes brassées – données ou prêtées, c’est selon ! Narendra Modi a tenu un discours… allumé. « Il y a des millions d’années, sur Terre, la vie a ouvert les yeux et continue d’être animée par le soleil. Du Japon au Pérou, en Grèce comme à Rome, en Egypte, dans les traditions des Incas et des Mayas, chaque civilisation a donné au soleil sa renommée et son importance », a-t-il rappelé. Le culte du soleil – avec son cortège d’horreurs et de sacrifices humains ? Drôle de référence.
Les védas hindous invoqués à New Delhi sous le regard du gratin mondialiste
« Mais dans la sagesse indienne, la place centrale donnée au Soleil depuis des milliers d’années est merveilleuse. En Inde, les védas ont considéré le Soleil comme l’esprit du monde depuis des milliers d’années. En Inde, le Soleil est considéré comme nourricier de toute vie. Aujourd’hui, pour combattre le changement climatique, nous devons contempler cette idée ancienne pour trouver une voie », a-t-il poursuivi. La suite de son propos était plus terre-à-terre. La référence explicite à ce type de croyances païennes, d’emblée, est cependant significative.
Après les propos plus techniques, et des annonces d’engagements financiers, Modi est revenu à la charge. « Ce moment aujourd’hui n’est que le début de notre voyage. Notre Alliance peut remplir notre vie en y ajoutant davantage que la lumière du soleil. Elle peut aussi donner davantage de sens à l’expression « Rendons le soleil plus brillant ». On est toujours au cœur de la sagesse indienne, « Vasudhaiva Kutumbakam » : « Le monde entier est une famille. » Si nous voulons le bien de toute la terre, de toute l’humanité, alors je pense que sortant de nos intérêts personnels, nous pourrons comme une famille apporter de l’unité et de la solidarité à nos objectifs et à nos efforts », a-t-il déclaré.
Il n’est pas besoin d’être grand clerc, même des religions traditionnelles, pour y voir une nouvelle expression de la fraternité universelle maçonnique promue par les instances supranationales – au mépris des réalités, des frontières et des intérêts souverains.
Narendra Modi, un Premier ministre qui a bien mérité du mondialisme
Narendra Modi n’a certainement pas choisi fortuitement ses paroles de conclusion : « Ce sera la seule manière que nous aurons de répondre aux prières des anciens : « Tamoso Ma Jastargam » – que nous allions des ténèbres à la lumière. » Quelles ténèbres ? Quelle lumière ?
C’est un « shanti mantra », une prière traditionnelle hindoue pour la paix récitée au début et à la fin des rites et discours religieux, censée calmer l’esprit et l’environnement de son auditoire, et qui est supposée ôter en outre les obstacles de toute nature à la réalisation d’une tâche.
Imaginez le tollé si dans une réunion d’instance mondialiste (et il s’agissait bien de cela) un chef d’Etat occidental avait prié pour la paix et l’accomplissement d’un objectif commun « par Notre Seigneur Jésus-Christ qui est la Voie, la Vérité et la Vie ». Même le pape ne s’y essaie pas !