L’ancien président du Tchad, Hissène Habré, condamné pour « crimes contre l’humanité »

ancien président Tchad Hissène Habré condamné crimes contre humanité
 
L’ancien allié de l’Occident pendant la guerre froide se voit condamné à la perpétuité à l’âge de 73 ans, pour l’assassinat et la torture de milliers d’opposants politiques au cours de son règne de 1982 à 1990. C’est un tribunal international qui s’est chargé de l’affaire, la Chambre africaine spéciale créée en 2013 par le Sénégal et l’Union africaine. Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Raad Al Hussein s’est félicité d’une décision « aux ramifications globales » dans un monde « défiguré par un flux constant d’atrocités ».
 
Ce n’est pourtant pas le premier verdict sévère d’une juridiction internationale. Pas si efficace, finalement.
 
La nouveauté de celle-ci, c’est qu’elle fait partie du système judiciaire du Sénégal, avec le soutien de l’Union africaine : pour la première fois dans l’histoire moderne une juridiction domestique poursuit ainsi l’ancien chef d’un autre pays en matière de droits de l’homme.
 
Hissène Habré ayant été proche de Reagan qui l’avait félicité pour son rôle dans l’expulsion des forces libyennes du Tchad, les forces de gauche actuelles sont ravies de la sévérité de la sentence, John Kerry l’ayant qualifiée d’« étape clef dans la lutte globale contre l’impunité ».
 
On aurait presque envie d’applaudir, n’étaient les imperfections de la justice des vainqueurs, et les atrocités bien plus graves – celles du communisme par exemple – qui n’ont jamais valu même une simple amende à leurs responsables.