Pape François, Juncker, université de Munich : l’Europe s’enfonce dans l’anglais


Le pape François planchera devant le Parlement européen le 25 novembre. En quelle langue ? C’est un problème à l’échelle du continent. Jean Claude Juncker a parlé successivement français, allemand et anglais. Quant à l’université de Munich, elle décide de dispenser tous ses cours en anglais. L’Europe assujettie perd sa substance et sa civilisation.
 

L’anglais langue officielle de l’Europe ?

 
L’Eglise avait naguère deux langues, le latin et la langue officielle du Vatican, le français, que Paul VI utilisa encore exclusivement devant l’ONU ou en Terre Sainte.
L’Europe institutionnelle se servit d’abord de deux langues de travail, le français, et l’allemand secondairement : Jacques Delors présidant la commission s’en tenait au français. Aujourd’hui Juncker, par courtoisie de Luxembourgeois, utilise trois langues au choix, mais envoie ses lettres de mission en anglais.
La science allemande fit rayonner l’allemand au dix-neuvième siècle. On disait : Germania docet. Aujourd’hui l’université de Munich (technique) annonce que les cours à partir du « Master » seront donnés intégralement en anglais. Sous prétexte de « préparer au mieux les étudiants », l’anglais étant « la lingua franca de la science et de l’industrie ». Dans le même ordre d’idée, l’Institut Pasteur publie en anglais.
Bizarre. L’Allemagne est tout de même le deuxième exportateur du monde, et l’allemand ne l’a pas empêché d’inonder l’univers de ses produits « deutsche Qualität ». Puis vraiment, si vous découvrez le remède à Alzheimer ou le secret de la fusion à froid, vous pouvez publier en flamand ou en serbo-croate, vous serez repris.
Derrière les prétextes d’un faux bon sens l’invasion de l’anglais est donc une opération politique et idéologique.
 

L’anglais vecteur du mondialisme et de la destruction de l’Europe

 
L’anglais est aujourd’hui la langue des principales oppressions et subversions.
C’est la langue de l’Amérique, de son rêve destructeur, de son commerce niveleur. De sa politique étrangère et militaire qui désarticule la planète et nie l’histoire.
C’est la langue du rock, et celle du sport, deux armes de destruction massive des sociétés traditionnelles, deux instruments populaires de manipulation des esprits.
C’est la langue des médias dominants.
C’est la langue de l’Euroland et de l’ONU, de toutes les grandes institutions internationales et supranationales dont l’objectif est la fin des nations et l’établissement d’une gouvernance globale.
Gouvernance, voilà d’ailleurs un mot américain pour un concept mondialiste.
Un catholique notera que l’anglais tend à remplacer le latin dans les messes où l’assistance est internationale.
Un Français constate que l’anglais évince la puissance française et détruit la façon française de penser. L’Académie nourrit avec un humour désespéré une liste très partielle des anglicismes qui défigurent notre langue : ce que baragouinent politiques, journalistes, experts, est un idiome qui devient aussi imprécis et contendant que l’anglais international, aussi mortel que la résolution 242 de l’ONU sur les territoires occupés par Israël, qui empoisonne depuis des décennies le Proche Orient. Sous couleur de simplification, l’anglais détruit la clarté et la précision que des siècles de civilisation ont donné au français.
De ce point de vue, l’anglais est aussi l’agent d’un monde qui hait les identités nettement définies, quant aux choses, aux gens, aux catégories.
L’anglais est la langue qui mène le plus vite au grand tout confondu.
Le drame est qu’au train où vont les choses nous en sortirons un jour en parlant mandarin. Une perspective pas vraiment drôle.