Le Telegraph révèle aujourd’hui la stratégie adoptée par les anti-Brexit avec le soutien actif de George Soros pour faire capoter le Brexit en obtenant un deuxième référendum. Le milliardaire américano-hongrois finance ainsi le groupe Best for Britain qui a été lancé en avril 2017 dans le but de maintenir le Royaume-Uni dans l’Union européenne. L’Open Society Foundation de Soros aurait déjà versé 400.000 livres à cette organisation d’opposants fondée par Gina Miller, la femme d’affaires qui avait contesté la validité du référendum sur le Brexit devant la Haute cour britannique.
Le Telegraph relate à ses lecteurs le déroulement d’une réunion qui s’est tenue à la fin du mois de janvier dans la résidence londonienne de George Soros à Chelsea avec un groupe de riches donateurs des Tories, ainsi que des personnalités travaillistes ou issues des milieux d’affaires, citant un document stratégique « fuité » après la rencontre. Les discussions portaient sur le lancement d’une campagne publicitaire qui devra convaincre le peuple britannique de revenir sur son vote de juin 2016 en faveur du Brexit. Cette stratégie s’appuiera sur le droit de veto sur l’accord final avec l’UE que s’est octroyé le Parlement britannique en décembre grâce au soutien de plusieurs députés conservateurs hostiles au Brexit.
Soirée de lancement de la campagne pour un deuxième référendum dans la maison de George Soros à Londres
Il s’agit d’obtenir un vote négatif sur l’accord qui aura été passé avec Bruxelles par le gouvernement de Theresa May afin de pousser celle-ci à la démission et ouvrir ainsi la voie à un deuxième référendum. D’ici là, la campagne massive menée auprès du public et des députés devra avoir permis d’obtenir une majorité claire contre le Brexit. Le document de la réunion divulgué par le Telegraph indique qu’il importe de parvenir à une majorité suffisamment nette pour rassurer l’Europe sur le caractère permanent du retour du Royaume-Uni dans ses structures. On se doute que si les Britanniques devaient « bien » voter lors d’un deuxième référendum, il n’y en aura pas de troisième.
Le document mentionne aussi un projet de soutien financier au European Movement, une autre organisation qui fait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Ce « mouvement européen » ayant pour président et co-président deux personnalités du Parti conservateur – les anciens ministres Stephen Dorrell et Kenneth Clarke –, le Telegraph se pose des questions sur le nombre de députés Tories à la manœuvre au parlement pour faire capoter le Brexit. Il cite notamment le cas du groupe parlementaire multipartite (APPG) qui a obtenu de Best for Britain la somme de 21.000 livres pour la tenue de son secrétariat, et 3.000 livres supplémentaire pour le poste « réseaux sociaux et correspondance ». Or l’APPG est présidé par l’élue conservatrice Anna Soubry.
Le soutien de George Soros aux anti-Brexit se fait-il de concert avec la Commission européenne ?
Lors de la soirée chez Soros, les invités ont pu lire dans le document qui leur a été remis que la campagne anti-Brexit doit, par le recours à la publicité, aux médias et aux réseaux sociaux ainsi que par des contacts intenses sur le terrain, réveiller le pays et lui faire prendre conscience qu’il n’est pas trop tard pour stopper le Brexit. Le démarrage de cette campagne est prévu pour février et c’est pourquoi il était demandé aux riches invités de mettre rapidement la main à la poche. D’après les sources du Telegraph, aucune promesse de don n’aurait toutefois été formulée pendant la soirée de lancement.
Vu le calibre des personnes engagées aux côtés de George Soros pour forcer un changement d’avis des électeurs britanniques, la menace n’en est pas moins sérieuse. George Soros s’étant réuni à huis clos avec les dirigeants de la Commission européenne à Bruxelles en avril, mai et juin 2017, on peut aussi se demander si l’attitude intransigeante de la Commission dans les négociations pour la sortie du Royaume-Uni ne relève pas d’une stratégie coordonnée avec le milliardaire américain.