L’appel du muezzin dans la cathédrale de Malines : un détail déterminant

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Cent ans après la fin de la Grande guerre, la cathédrale de Malines a accueilli un grand concert pour la paix. Détail, la partition contenait un appel à la prière du muezzin très remarqué. Malines est déterminant dans l’évolution de l’église belge vers le progressisme humaniste.
Ce n’est rien. Un détail. Tout petit. Mais il dit tout. Les faits ? Un simple concert dans une église. Comme il y en a tant depuis que les églises d’Europe se sont vidées. La culture, comme on dit, remplace le culte. Les ministères sont contents. Cette église toutefois n’est pas n’importe quelle église, c’est la cathédrale de Malines, Saint Rombaut. Et Malines n’est pas n’importe quel siège cathédral, c’est celui du primat de Belgique dont les choix sont déterminants pour l’église belge. Un symbole, d’ailleurs un peu brouillé par les scandales.
 

Malines, siège épiscopal déterminant

 
En 1998, Godfried Danneels, alors archevêque très progressiste de Malines, était poursuivi en justice pour non dénonciation d’un prêtre ayant commis un viol. L’actuel primat, Josef De Kesel, a déclaré en 2016 que l’Eglise ne pouvait exiger le célibat de tous les prêtres. Il vient de recevoir, au mois de juin, une délégation du lobby LGBT malinois et accepté de garantir une reconnaissance symbolique des unions homosexuelles. On ne sait pas exactement quelle forme prendra la chose, mais il envisage une « célébration de remerciement » ou une « célébration de prière ». Selon la technique connue du saucissonnage, la bénédiction et l’échange d’alliances sont pour plus tard. Les esprits ne sont pas encore mûrs.
 

Concert à la cathédrale et appel à toute l’humanité

 
Dans ce contexte, conformément à l’esprit du lieu et au progressisme ambiant, vient d’être organisé dans la cathédrale de Malines dimanche dernier un grand concert commémoratif de la première guerre mondiale, ce qui en soit n’a rien de mal, intitulé « L’homme armé, une messe pour la paix », pourquoi pas ? Le composteur, le Britannique Kar Jenkins, disposait de cinq choeurs belges de 180 chanteurs pour jouer sa musique, c’est dire si l’événement était important et solennel, et pour lui donner plus de lustre, des effets de lumière avaient été prévues. Les intentions, comme à l’accoutumée, semblaient excellentes. « Avec ce concert commémoratif, nous voulons lancer un appel universel à la paix, à la justice et à l’humanité pour tous », expliquait l’organisateur.
 

Le muezzin et l’archevêque, fable humaniste

 
Ca ne mange pas de pain. Apparuit humanitas Dei Nostri, aimait à répéter Godfried Daneels, Notre Dieu s’est manifesté à tous les hommes. Mais en citant ainsi l’épître à Tite (III, 4), cet aimable prélat avait en tête de faire passer sous les couleurs du catholicisme le plus orthodoxe un syncrétisme fortement inspiré par la maçonnerie. Et son successeur Josef de Kesel continue son oeuvre. La partition de la messe pour la paix contenait en effet un long appel du muezzin à la prière islamique, appel à toute l’humanité, d’un humanisme jugé tout à fait touchant. La presse flamande s’en est émue, le plus grand quotidien du lieu Het Laatste Nieuws, les dernières nouvelles, n’a pas manqué de le relever. Ce n’est rien. C’est un détail. Mais déterminant. Des « catholiques » épuisés s’adaptent au monde, ils se calquent sur les nouvelles populations. Quand il clamait jadis « Passons aux barbares », Frédéric Ozanam entendait évangéliser des populations qui ne l’avaient pas été. Aujourd’hui, une certaine église se croit maline (et l’est peut-être en effet) : elle passe à l’islam, en s’y soumettant.
 
Pauline Mille