Le prince d’Arabie saoudite Turki al-Fayçal al-Saoud, qui a longtemps dirigé les services secrets de son pays, a annoncé que le Royaume ne baisserait pas sa production de pétrole, à moins que la Russie, l’Iran et les Etats-Unis fassent de même, assurant que son pays voulait conserver ses parts de marché.
Les conséquences d’une telle annonce sont surtout sensibles pour Moscou.
La Russie est le premier exportateur de gaz et second exportateur de pétrole dans le monde… mais la crise ukrainienne et les tensions avec l’Occident l’ont mis dans une situation économique délicate.
La baisse des prix provoquée par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite
Le ministre russe des finances, Anton Siluanov, l’a dit avant le sommet de l’Opep organisé le 27 novembre dernier : son pays est en train de faire face à une crise économique due à la chute des revenus causée par la baisse des prix du pétrole.
C’est ce que veulent les Etats-Unis : Obama a autorisé l’exportation de pétrole par les Etats-Unis, interdite depuis quarante ans. Une décision évidemment dirigée contre la Russie.
Désormais c’est l’Arabie saoudite, alliée des Etats-Unis, qui refuse de réduire sa production de pétrole, ce dont Washington ne peut que se féliciter dans sa confrontation avec la Russie.
Une hausse de la production de pétrole inévitable
Ces décisions interviennent alors que les huiles de schistes sont devenues économiquement exploitables, suite à la mise au point de nouvelles technologies. Le cycle économique habituel se vérifie : une matière première, ici le pétrole, vient à se raréfier et donc à se renchérir. Les explorations reprennent pour trouver de nouveaux gisements tandis que de nouvelles technologies se développent et permettent l’exploitation de gisements économiquement non rentables jusqu’alors. Des produits de substitutions apparaissent également. L’ensemble de ces causes mène à une baisse des prix semblable à celle du pétrole.
La surproduction actuelle était prévisible et donc prévue. Ces décisions successives n’ont qu’une cible : la Russie.