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Argentine Pays-Bas : manipulation mondiale des foules

 

Le sport en général et le Mundial en particulier avec sa charge émotive et ses enjeux financiers, sont le moyen d’une manipulation mondiale des foules. Le médiocre match Argentine Pays-Bas a proprement hypnotisé les spectateurs grâce à la retransmission sur grand écran des prolongations et des tirs aux buts. Une expérience qui rappelle le troisième Reich.
 
Fascination ? Hypnose ? Comment décrire exactement l’attrait exercé par les écrans géants sur les spectateurs rassemblés en foules ? Yeux levés, bouches ouvertes, corps en attente, les primates amassés devant la télévision semblent entièrement possédés par le spectacle qui les prend, les aspire, les conduit à sa guise, plus efficace que le joueur de flûte de Hamelin. La lumière de l’écran capte le regard et l’esprit bien mieux que la réalité regardée en vrai dans le stade.
 
Toute une gamme de sentiments traverse, en même temps, des visages uniformes et synchrones des supporters néerlandais, malgré le disparate des déguisements : angoisse, espoir, dépit, répit. Jusqu’à la catastrophe finale, le ballon arrêté deux fois par le gardien de but argentin, qu’on ne voit pas, mais dont on perçoit le terrible reflet : la tristesse qui ravage tout un peuple.
 

Argentine Pays-Bas opposés par une même manipulation

Elle laisse vite la place au commentaire de deux garçons. Malgré le côté coquet et très moderne, les propos du premier sont d’un chauvinisme très classique. C’est un paradoxe de la manipulation mondiale des foules, qui vise à promouvoir par le biais du sport un patriotisme planétaire : elle n’exclut pas le chauvinisme, au contraire, elle s’en sert comme d’un puissant levier. Le chauvinisme sportif sert à vider les nations de leur contenu. En 1998, l’idolâtrie de l’équipe bleue avait servi la propagande d’une France black-blanc-beur. Avec le Mundial, la célébration d’un rite qui unit tous les footeux de l’univers s’accommode fort bien de la fureur chauvine, mieux, elle s’en nourrit.
 
La réaction des foules argentines est l’image inversée des foules bataves.
 

Création mondiale de  foules semblables

C’est la « libération », avec ces gesticulations de grands singes dominants, ces larmes de joie et non plus de tristesse. On distingue dans cette exultation générale déclenchée au commandement de la télévision quelque chose qui rappelle les foules du troisième Reich : le ressort psychologique est d’ailleurs le même, la liesse déclenchée par l’idolâtrie d’une identité collective au sein de laquelle n’importe qui se sent supérieur.
 
Après cela, les jeunes supporteurs néerlandais épuisés, comme les argentins, comme le Brésil tout entier après son humiliation par l’Allemagne, vont se dissoudre et se ressourcer dans un autre grand tout, celui de l’ivresse. La fête mondiale appelle vainqueurs et vaincus dans une grande communion de carnaval et de lupercales. Le grand chaudron où disparaissent les identités artificielles, la grande auge aux plaisirs où chacun s’abandonne.