Aux dernières élections législatives en Pologne, la défaite des conservateurs avait fait entrer à la Diète (la chambre des députés) une coalition majoritaire dite « progressiste » autour du premier ministre pro-européen et avide de réformes « sociétales » Donald Tusk. L’un de ses projets phares était de dépénaliser l’avortement. Pour ne pas heurter de front le sentiment populaire polonais, qui demeure catholique, les progressistes ont mis au vote le 12 juillet un projet dit « modéré », c’est-à-dire qu’il prévoyait « seulement » de dépénaliser l’avortement jusqu’à 12 semaines aménorrhée et l’achat de pilules abortives. Or la loi a été repoussée par 218 voix contre 215. Certains députés du Parti populaire polonais, pourtant membres de la coalition au pouvoir, ont voté contre. Le gouvernement Tusk est divisé sur la question. La gestion des coalitions n’est pas si simple. Et en Pologne comme chez nous, les députés sont libres de voter sur cette question « en conscience ». La différence avec la France, c’est que là-bas les députés ont une conscience. Et ils viennent de donner une grande claque à la culture de mort.