Balladur au Conseil Constitutionnel : Je vous demande de vous arrêter !

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Un moment de la campagne présidentielle de 1995 est resté fameux : le soir des résultats du premier tour, quand Edouard Balladur, Premier ministre de Mitterrand, éliminé alors qu’il était naguère favori des sondages, est grimpé sur une chaise pour tenter de faire taire ses partisans qui huaient Chirac : « Je vous demande de vous arrêter. » Ce sera le terme de sa carrière politique active. Aujourd’hui, il sort de sa retraite pour demander aux élites politiques française de s’arrêter sur la voie de l’immigration invasion. Il y en a pour tout le monde. Pour le président et l’Assemblée nationale : « S’agissant de la réglementation de l’immigration c’est à la France de décider souverainement qui est compétent pour ce faire. Cela ne peut être que le peuple français, auteur exclusif de nos institutions. En la matière, il n’y a de légitimité que la sienne. La décision revient au référendum afin de modifier la Constitution et de préciser les pouvoirs de chacun. » Mais il n’omet pas le pouvoir judiciaire, coupable à ses yeux d’une véritable usurpation : « Il faut faire revenir le Conseil constitutionnel à sa compétence naturelle, y faire revenir aussi les diverses institutions nationales, européennes ou internationales qui s’arrogent le droit de créer un droit européen nouveau en interprétant les traités à leur guise avec pour effet sinon parfois pour but l’affaissement de la souveraineté de la France. Il s’agit du Conseil d’Etat, du Conseil constitutionnel, de la Cour de cassation, de la Cour européenne des droits de l’homme et de la Cour de Justice de l’Union européenne. » Pourquoi ce sursaut d’un homme tenu pour modéré, poli et discret ? Parce que « l’avenir même de la France en dépend ». Et Balladur, on le sait admirateur de saint Louis, raconte pour renforcer son propos une anecdote : « Jadis en tant que Premier ministre, s’agissant du droit d’asile, j’ai eu recours à un véritable lit de justice afin d’imposer au Conseil constitutionnel la primauté souveraine du peuple français, seul à détenir la légitimité nécessaire pour décider quelle doit être sa Constitution, et qui doit être autorisé à entrer sur son sol. Nous enregistrons chaque année une immigration de près de 500.000 personnes qui, pour des raisons juridiques diverses, ne peuvent être contraintes au retour dans leur pays d’origine. C’est la raison pour laquelle doit être organisé un référendum pour modifier l’article 11 de la Constitution. Le Conseil constitutionnel sera contraint de s’incliner devant le peuple souverain. »