Le dernier rapport de la Bank for International Settlements porte un jugement négatif sur les efforts des banques centrales nationales ou régionales qui ont essayé de donné un coup de fouet financier aux économies avancées à la suite de la dernière crise économique : elles y ont aggravé les inégalités, assure le dernier rapport trimestriel de la BIS.
Les analystes Dietrich Domanski, Michela Scatigna et Anna Zabai se sont penchés sur l’évolution des inégalités en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pour évaluer les effets des politiques monétaires mises en œuvre depuis la récession.
La politique monétaire des banques centrales a accru la valeur des actions
On pourrait imaginer que le creusement des inégalités soit logique, puisque les foyers théoriquement les plus touchés par la crise sont les plus riches dont les patrimoines comprennent la plus grande part d’actifs financiers. La richesse des foyers plus modestes est plus souvent constituée par leur patrimoine immobilier. En regonflant ces actifs, les banques centrales contribuent à une dynamique qui bénéficie plutôt aux plus riches qu’aux plus pauvres, explique le rapport. Mais il est admis généralement que les effets des politiques des banques centrales sont « neutres » par rapport à l’inégalité des richesses, ou que ses effets sont minimes.
C’est la durée et le volume du « stimulus » qui fait cette fois la différence, selon les économistes de la BIS. Il y a eu du temps pour la redistribution.
Selon la BIS, le « stimulus » a aggravé les inégalités en profitant aux plus riches
On apprend ainsi que ce qui est visé par ces politiques est de donner un sentiment d’enrichissement qui incite à la dépense. Mais cette fois, les politiques ont prolongé ces situations au bénéfice des plus riches et la part de revenus du capital ne cesse de croître dans ces foyers, dans tous les pays où la valeur des actions et obligations ont crû plus vite que le PIB.
C’est donc en renforçant la valeur des actions effectivement échangées sur le marché, par le jeu du rachat par les banques d’actions douteuses, que les banques centrales ont joué un rôle dans l’aggravation des inégalités.