Exposition/HISTOIRE CULTURELLE Barbie ♥


 
Le Musée des arts décoratifs à Paris, qui comporte une importante et intéressante section de jouets, propose une exposition voulue « historique ». C’est en effet la première exposition importante du genre en France, sur le thème de la célèbre poupée Barbie. Inventée et diffusée dans les années 1960 par le fabriquant américain de jouets Mattel, elle est devenue très rapidement la poupée de référence de centaines de millions de petites filles dans le monde entier.
 
Le lancement historique remonte à 1959 : la créatrice Ruth Handler a réussi à imposer à Mattel, célèbre fabricant américain de jouets, sa première poupée Barbie. Le nom de Barbie est dérivé de celui de sa fille Barbara. Cette dernière aurait inspiré à sa mère, par ses jeux avec de vieilles poupées représentant des femmes adultes du XVIIIème siècle, l’idée audacieuse en 1959 de lancer cette poupée Barbie représentant une femme adulte à l’usage des petites filles, en concurrence avec les habituelles poupées aux corps de bébés ou d’enfants. Son allure blonde est directement inspirée de la poupée publicitaire allemande Lili. Le flou de l’âge de la poupée Barbie a permis de lui proposer tous les rôles, de l’adolescente, donc de la lycéenne, à la jeune femme active, avec très rapidement plus de 150 métiers. Ainsi est apparue dès 1965 une Barbie astronaute par exemple.
 
La poupée Barbie a rapidement été complétée progressivement par de nombreuses poupées de personnages secondaires, depuis un éternel fiancé Ken, paraît-il remplacé durant quelques années par une poupée de surfeur australien, jusqu’à une nombreuse famille élargie, avec des personnages de tous âges, et des animaux de compagnie. La réussite commerciale a été phénoménale. L’histoire de ces poupées, présentées en ordre chronologique, possède un indiscutable intérêt en histoire culturelle : elles forment un reflet des mutations des sociétés. Il s’y ajoute une part, souvent critiquée par les conservateurs, de modernité revendiquée par les créateurs des poupées Barbie. Ces légères audaces militantes ont été toutefois contenues par les craintes d’insuccès commerciaux. Les parents sont en effet les derniers responsables en offrant ou non telle ou telle poupée à leur petite fille.
 
A notre époque de lutte militante contre les supposés « préjugés sexistes », à commencer par le fait de jouer avec des poupées connoté de façon exclusivement féminine, nous avons pourtant constaté la présence d’une foule de visiteurs quasi-exclusivement féminine, autour de 97 %…Les visiteuses, visiblement ravies, ont surtout communié dans une nostalgie de l’enfance, avec des souvenirs liés à telle ou telle poupée, et surtout les vêtements ou accessoires y afférant. Le visiteur masculin ne participe pas lui, en principe, de cette dimension nostalgique.
 
A côté de tous les modèles commerciaux, quelques poupées Barbie exceptionnelles sont présentées : elles portent des robes adaptées, véritablement dessinées par des couturiers célèbres, comme Christian Lacroix ou Karl Lagerfeld.
 
L’exposition souffre toutefois d’un caractère quelque peu superficiel, et trop systématiquement enthousiaste dans ses commentaires. On peut en effet tout de même regretter les poupées artisanales d’antan, ou les modèles nationaux si divers, loin d’une forme de standardisation mondialisée discutable.
 

Hector JOVIEN

 
Barbie histoire culturelle exposition
 
Barbie
 
• du 10 mars au 18 septembre 2016
 
• Musée des Arts décoratifs
107, rue de Rivoli
75001 Paris
Tél. : +33 (0)1 44 55 57 50
Métro : Palais-Royal, Pyramides ou Tuileries
 
• du mardi au dimanche de 11h à 18h – dernier billet vendu à 17h30
Plein tarif : 11€