Le billard, sport existentialiste : finale trans chez les femmes

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Depuis une trentaine d’années, des hommes tentent leur chance dans le sport en concourant chez les femmes : tantôt il s’agit d’hommes qui se croient femmes, tantôt il s’agit de trans, d’hommes qui ont choisi une « réassignation de genre ». Du point de vue philosophique, il s’agit toujours de combattre l’essentialisme (je suis tel que la nature m’a fait), par une volonté existentialiste : je suis ce que je veux être ou me sens être. Depuis le scandale du boxeur Imane Khelif championne olympique en 2024, d’autres affaires ont défrayé la chronique : récemment, une escrimeuse refusait de combattre un homme trans et se faisait exclure. Et cette semaine en Angleterre les deux participants à la finale d’un championnat de billard étaient des trans.

 

Les féministes contre les trans chez les femmes dans le sport

Cela a commencé dans les années 90 aux Etats-Unis, surtout dans le tennis et le golf : d’agréables joueurs de club, arrivant à la quarantaine, profitant d’un changement de sexe, tentaient une honorable carrière professionnelle chez les femmes. L’un d’entre eux joua en double avec Martina Navratilova qui est maintenant vent debout contre cette folie, dont on voit trop tard le mal qu’elle peut faire aux femmes. Puis le phénomène a gagné l’athlétisme par le coureur de huit cent mètres Caster Semenya, qui fut championne olympique malgré ses testicules et son micropénis. Même punition, même motif pour Imane Khelif. Dans ces deux derniers cas, on a vu l’acharnement des institutions à imposer les hommes dans les compétitions des femmes. Des juges ont condamné la fédération internationale d’athlétisme dans l’affaire Semenya, et la presse et le Comité olympique ont pris parti pour Khelif et contre la fédération de boxe WBO en 2024. Il est entendu par l’idéologie dominante, ses juges, sa presse, qu’un homme, trans ou d’apparence intersexuée, doit pouvoir faire du sport avec les femmes.

 

Le non-sens d’un sport existentialiste

Or c’est évidemment stupide et néfaste. Stupide, parce que le sport est sans doute le domaine où l’inanité de la théorie du genre s’avoue de la manière la plus spectaculaire. Ce n’est pas son rôle social qui a fait la carrière de Muhamad Ali. Donald Trump a évidemment raison, il existe deux sexes et à chacun d’entre eux se trouvent liées certaines capacités physiques. Sans doute Serena Williams est-elle plus costaude que le metteur en scène de la soirée des JO Thomas Jolly, mais statistiquement les hommes sont plus forts, plus rapides, plus lourds que les femmes. De ce fait, il peut être dangereux de faire concourir hommes et femmes dans le même sport, et cela n’a pas de sens, sauf à vouloir priver les femmes des victoires auxquelles elles ont droit dans leur catégorie.

 

Deux hommes en finale de billard femmes, c’est trop

La finale de billard entièrement trans de dimanche dernier illustre avec une clarté aveuglante la folie existentialiste du système, sa volonté idéologique de refuser l’évidence et la nature. Elle a eu lieu à Wigan, entre Manchester et Liverpool, dans le « Women’s Pro Series Event », l’un des huit événements du championnat Ultimate Pool du circuit féminin 2025. Et, pour une fois, elle a été critiquée par de nombreuses sportives et féministes. Trop c’est trop : un homme en finale féminine, on s’y habituait, deux, cela libère la parole. Et sans doute l’exemple de Martina Navratilova et de JK Rowling, très remontées contre les trans dans le sport féminin, a-t-il contribué à délier les langues. La nageuse Sharon Davies, médaillée olympique, l’association féministe Women’s rights network, se sont indignées, le journaliste Piers Morgan a condamné « ces tricheries à la c… ».

 

Préférence institutionnelle pour les trans chez les femmes

Mais elle a confirmé en même temps la volonté impavide des institutions de passer outre le souhait des sportives en niant ostensiblement la réalité. C’est la société qui mène la révolution trans contre la volonté générale. La fédération de billard qui organisait la compétition se nomme Ultimate Pool, et se borne à appliquer les règles nationales édictées par l’English Pool Association. Un document de sept pages définit les procédures et la politique à suivre pour accueillir les joueurs de billard trans. Tout y est prévu, de la gentillesse dont on doit faire preuve en les accueillant au vocabulaire à employer. Et bien sûr, leur présence aux compétitions est autorisée noir sur blanc. Une petite concession implicite au bon sens s’y trouve inscrite : les trans hommes qui s’affirment femmes doivent maîtriser leur taux de testostérone, alors que les femmes trans qui s’affirment hommes peuvent participer sans restriction.

 

Pauline Mille