Le Blitzkrieg international de Trump

Blitzkrieg international de Trump
 

Au Proche-Orient, les projets de paix du président américain peinent à se dessiner, parce que la situation est très complexe et la guerre très ancienne, et que l’idée simple de Trump (« nettoyer » Gaza pour en transférer la population en Egypte et en Jordanie) rencontre l’opposition de tous les pays arabes. De même, en Ukraine, le slogan de « paix par la force » demeure-t-il un peu nébuleux. Mais, là où les intérêts directs des Etats-Unis sont en jeu et les enjeux simples, Trump a déjà agi, tambour battant. Sur deux voies de passage maritimes, le cap de Bonne Espérance et le Panama. A Panama, la république locale a reçu en 1999 la maîtrise du canal qui relie l’Atlantique au Pacifique des mains des Etats-Unis qui l’avaient construit. A une condition expresse, que le passage reste libre et la gestion du lieu neutre. Or, depuis plusieurs années, la Chine investit là-bas, avance ses pions. Et le Panama a signé avec Pékin un accord dit de « La Ceinture et la Route » (la Nouvelle route de la soie), prévoyant la construction d’infrastructures avec un prêt chinois, qui, en cas de difficulté de remboursement, demeurerait aux mains des Chinois. La chose inquiétait Trump, il a d’abord menacé verbalement de reprendre le canal, puis il a dépêché sur place le secrétaire d’Etat Marco Rubio. Celui-ci a conversé avec le président Mulino, lequel a annoncé la fin prématurée de l’accord. Cela a pris une journée.

En Afrique du Sud, Donald Trump agit avec la même promptitude. L’Afrique du Sud est prise dans une spirale de paupérisation à cause de l’incompétence et de la corruption de ses gouvernements successifs. Pour s’en tirer, ceux-ci sont périodiquement tentés d’exproprier les fermiers blancs qui font tourner la boutique agricole du pays, comme au Zimbabwe naguère. Si l’actuel président, Cyril Ramaphosa, présente cela en « procédure légale qui garantit l’accès à la terre de manière juste et équitable, conformément à la Constitution », chacun sait qu’elle donne lieu à la menace, à l’extorsion et à la mort de nombreux fermiers – des politiciens à Johannesburg appelant ouvertement à « tuer les Boers, tuer les Blancs ». Eh bien, Donald Trump a décidé de mettre fin à ce drame macabre. Il coupe toute aide à l’Afrique du Sud en attendant le résultat d’une enquête complète sur la question. Ramaphosa a immédiatement souhaité une « meilleure compréhension commune » et ajouté : « Nous sommes impatients de discuter avec l’Administration Trump de notre politique de réforme agraire et d’autres questions. » Les paroles de Trump choquent, mais sa diplomatie n’est pas toujours mauvaise.