Le groupe terroriste islamiste Boko Haram a lancé ce vendredi sa toute première attaque contre le Tchad, tirant sur tout ce qui bougeait, et faisant cinq morts (un militaire et quatre civils), à Ngouboua, sur la rive tchadienne du lac éponyme. Une manière très directe de faire régner la peur dans tous les pays engagés dans la lutte menée contre lui.
Vers trois heures du matin, les assaillants du groupe Boko Haram sont arrivés sur des hors-bords à partir de Baga, sur la rive nigériane du lac, pour lancer un assaut simultané contre un village, qui a été incendié aux deux tiers, et un camp militaire.
La guerre généralisée de Boko Haram
Après le Nigeria, le Cameroun, puis le Niger (la semaine dernière), Boko Haram s’en prend donc au Tchad, et ce, malgré les lourdes pertes subies la semaine dernière au Niger.
Mais cette attaque ne se sera pas faite, non plus, sans de durs accrochages. L’armée nigérienne a d’ailleurs indiqué avoir abattu quelque 260 membres du groupe terroriste au cours des derniers combats. L’aviation tchadienne est notamment entrée en action, et a détruit tous les hors-bord des assaillants.
Mais cela suffira-t-il ? Car Boko Haram semble pouvoir rassembler toujours plus de partisans. Quant à la force d’action de plusieurs milliers d’hommes annoncée par l’Union Africaine, elle n’est toujours pas en place. Et il semble qu’il faille devoir l’attendre encore quelques temps.
Le Tchad attaque
Il n’y a sans doute pas de hasard dans le choix de ce village. Situé à proximité du Nigeria, il accueille justement plus de 7.000 réfugiés de ce pays.
Il faut dire que, sans attendre la mise en place de la force annoncée par l’Union africaine, le président tchadien Idriss Deby Itno a décidé de lancer ses troupes dans la bataille. Ainsi, le 3 février, son armée a-elle mené une grande offensive terrestre au Nigeria à partir du Cameroun, reprenant aux islamistes la localité nigériane frontalière de Gamboru. Cette offensive a donné lieu, dès le lendemain, à une contre-attaque particulièrement sanglante de Boko Haram. Et, malgré ses pertes nombreuses des dernières semaines, Boko Haram semble tout à fait décidé à avoir le dernier mot.