Aboubakar Shekau, le patron de Boko Haram, le revendique, il va vendre ces fillettes sur les marchés au nom d’Allah, pour quelques euros pièce. Rien d’étonnant au fond : c’est le retour à l’islam esclavagiste, qui a ravagé l’Afrique et l’Europe pendant des siècles.
La foule de Lagos se plaint de son gouvernement, et le Nigeria, pays le plus riche et le plus peuplé d’Afrique subsaharienne, se trouve contraint d’appeler l’étranger à l’aide pour combattre cette explosion de barbarie. Mais ces manifestations ressemblent à des rogations où la communauté internationale aurait pris la place de Dieu, et l’on a l’impression en fait d’un gigantesque déni de la réalité.
Le retour de la réalité
L’esclavage n’a en effet jamais cessé tout à fait en Afrique, sous diverses formes, et depuis la décolonisation la barbarie est endémique. L’Islam, historiquement, est un grand pourvoyeur d’esclavage. Alors que, du quatrième au seizième siècle, le christianisme a peu à peu éliminé celui-ci, l’Islam n’a jamais cessé d’acheter ou de razzier les esclaves qu’il jugeait nécessaire. Le mot esclave dit l’origine slave de certains d’entre eux, même si la plupart vinrent ensuite des pays noirs. Il faut rappeler qu’un des motifs de la colonisation venue d’Europe au dix-neuvième siècle est la lutte contre l’esclavage, dont le pasteur Livingstone et le cardinal Lavigerie furent d’ardents propagandistes. On a grossi la tare réelle de la traite transatlantique pour cacher cette réalité. Boko Haram le rappelle opportunément : l’islam esclavagiste existe.