Pétrole et gaz : les réserves mondiales pourraient doubler d’ici à 2050, affirme BP

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Même si la très forte consommation actuelle de pétrole et de gaz se poursuit, vient d’indiquer un porte-parole de la « major » du pétrole, British Petroleum, le monde ne court aucun risque de pénurie d’ici à 2050. Le chef de la division technologie de BP, David Eyton, vient d’indiquer que les réserves disponibles pourront quasiment doubler d’ici-là grâce à l’utilisation de techniques d’extraction déjà connues.
 
Si l’on prend en compte toutes les formes d’énergie actuellement accessibles, y compris le nucléaire, l’éolien et l’énergie solaire, les ressources sont vingt fois plus importantes que les besoins estimés pour la période allant jusqu’à 2050. « Les ressources énergétiques sont abondantes. La crainte de manque de pétrole et de gaz a disparu », a-t-il déclaré lors de l’inauguration de BP Technology Outlook.
 

Les réserves mondiales de pétrole et de gaz dépasseront largement les besoins en 2050

 
Tout en respectant le passage obligé par la pensée unique en évoquant la baisse des émissions de carbone, David Eyton a souligné qu’avec le développement de nouvelles techniques d’extraction et de nouvelles explorations, les ressources disponibles de gaz et de pétrole pourraient même être encore plus importantes en 2050, soit 7,5 milliers de milliards de « barils équivalent pétrole » contre 2,9 aujourd’hui. L’extraction potentielle de pétrole et de gaz aujourd’hui inaccessibles dans des réserves déjà connues, grâce aux nouvelles techniques, dépassera même bientôt le « potentiel d’exploration », a-t-il précisé.
 
Il faut préciser cependant que si les compagnies de pétrole et de gaz font leur possible pour extraire toutes les réserves disponibles au moyen de techniques de plus en plus sophistiquées – et chères – la perte de 50 % de la valeur du baril ces derniers mois les incite à diminuer leurs investissements et les ont conduites à renoncer à des projets représentant quelque 200 milliards de dollars.
 

BP : doublement des réserves d’énergies fossiles, 20 fois plus d’énergie qu’il n’en faudra en 2050

 
A quoi s’ajoute le facteur politique, fortement influencé par l’idéologie « verte » qui pousse à consommer moins de gaz fossiles : le recours à une taxe carbone conduirait à « favoriser » certaines ressources. En Europe, les compagnies de gaz naturel, tentent ainsi de tirer leur épingle du jeu par le biais de cette taxe qui pèserait plus lourdement sur le charbon, le principal concurrent direct.
 
Selon David Eyton, BP s’attend à une « concurrence toujours croissante entre les différentes ressources d’énergie », avec une « compétition » subséquente sur les marchés.
 
Le pétrole devrait continuer de faire fonctionner le secteur des transports au moins jusqu’en 2035, a-t-il indiqué, mais les véhicules électriques pourraient à cet horizon atteindre la parité de coût par rapport aux véhicules avec moteur à combustion interne, grâce aux avancées de la technologie des batteries.
 
BP, qui est déjà le principal exploitant d’énergie solaire et éolienne parmi ses pairs, entend adapter son portefeuille d’investissements afin de le mettre au diapason de la politique gouvernementale du Royaume-Uni.
 
Quitte à produire des formes d’énergie bien plus chères et plus incertaines, alors que nous serons tous assis sur le tas d’or du nucléaire et des énergies fossiles ?
 

Anne Dolhein