François Hollande a repris à son compte le chantage lancé par Emmanuel Macron dans le Financial Times avant le sommet d’Amiens : si les Britanniques votent le Brexit, la France laissera filer les migrants en Angleterre. Étrange menace, puisque c’est que notre pays aurait dû faire depuis longtemps.
Aujourd’hui, le solde migratoire français cache deux réalités distinctes : des immigrés non qualifiés, ne parlant pas le français et ne participant pas à la civilisation française entrent, toujours plus nombreux, et des Français de souche, qualifiés, actifs, sortent du pays, par exemple vers l’Angleterre, pour échapper à la fois au socialisme, ses paperasses et sa fiscalité confiscatoire, et à la promiscuité provoquée par les « migrants ». Aussi l’ultimatum présenté par Emmanuel Macron dans le Financial Times a-t-il de quoi surprendre : il menace de laisser passer en Angleterre les migrants en cas de Brexit, et en même temps de « dérouler le tapis rouge » pour les banquiers de la place de Londres, laquelle n’aurait plus d’accès direct aux marchés européens, de sorte qu’ils viennent s’installer à Paris. C’est exactement la politique qui conviendrait à la France, faire sortir les migrants boulets et faire rentrer les gens productifs : Emmanuel Macron, devrait prier pour que le Brexit ait lieu.
Hollande reprend le chantage de Macron
Ce qui est plus surprenant encore, c’est que François Hollande ait repris son chantage lors de la rencontre franco-britannique d’Amiens, organisée pour le centième anniversaire de la bataille de la Somme, où six cent mille soldats des deux pays moururent. Il l’a fait bien entendu avec ses mots à lui, tout mous : « Il ne faut pas faire peur, mais dire la vérité. Il y aura des conséquences si le Royaume-Uni quitte l’UE », y compris « sur la manière de gérer les situations en matière de migrations », a-t-il déclaré aux côtés de David Cameron. Et celui-ci a pour ainsi dire renchéri : « La meilleure chose à faire est d’écouter l’argumentation de chacun et de comprendre les risques et les incertitudes qu’engendrerait notre sortie de l’Europe. »
Avec le Brexit, l’Angleterre renverra les migrants facilement chez eux
Étrange situation où la « victime » présumée d’un chantage explique que le maître chanteur a raison, tandis que celui-ci est bien décidé à ne pas mettre sa menace à exécution, alors qu’elle le sauverait, et préfère se tirer une balle dans le pied ! Ce paradoxe situe la menace proférée par Macron et Hollande quant aux migrants à sa véritable place, celle d’un petit artifice dans la stratégie de la terreur utilisée contre les électeurs britanniques à l’occasion du referendum sur le Brexit : si l’Angleterre sort de l’Union européenne, ce sera le chaos !
Mais il n’est pas sûr du tout, malgré des sondages manipulés, que cette stratégie de la terreur, cent fois utilisée par l’Union européenne, notamment pour le traité de Maastricht en 1992et le referendum sur la constitution en 2005, fonctionne cette fois. Les Britanniques hostiles à l’Europe sont déterminés. Peter Bone, l’un des ténors du non a ainsi déclaré : « Si les demandeurs d’asile se présentent à Douvres, nous leur feront faire demi-tour instantanément. L’Angleterre, en tant que nation indépendante extérieure à l’Europe, exercera la maîtrise de ses frontières, que cela plaise ou non au gouvernement français. » De sorte qu’Emmanuel Macron et François Hollande ne pourront pas envoyer les migrants en Angleterre, comme en rêvent pourtant les Français. Encore une promesse en l’air !