Les Britanniques paient « l’énergie verte » même lorsqu’il n’y en a pas. La société SSE, qui contrôle une partie du réseau de transport d’électricité écossais et plusieurs parcs éoliens terrestres et offshore, vient de reconnaître que près d’un quart de l’énergie éolienne qu’elle peut théoriquement produire ne l’est pas dans les faits en raison de la congestion du réseau, ce qui lui assure des revenus dans la mesure où elle est payée pour mettre ses turbines à l’arrêt. Ce sont exactement 23 % de la production de ses parcs qui ont été ainsi « limités » au cours des six mois précédant la fin septembre, comme l’indiquent les résultats financiers de SSE.
Les coûts liés à cette réduction ont été ajoutés aux factures d’énergie des usagers.
Dans le même bilan, SSE a averti qu’elle serait loin d’atteindre son propre objectif en matière de production d’énergie renouvelable : « Compte tenu du contexte difficile du marché et de la politique, SSE a peu de chances d’atteindre son objectif ambitieux de 50 térawattheures (TWh) de production d’énergie renouvelable d’ici à 2030. » L’année dernière, SSE n’a produit que 13 TWh d’énergie renouvelable, auxquels s’ajoutent 5,4 maigres TWh pour les six mois précédant septembre.
L’arrêt des éoliennes en cas de production à plein régime : un gouffre
La capacité du réseau est l’une des principales raisons pour lesquelles SSE peine à atteindre son objectif. Les parcs éoliens sont payés pour s’arrêter – une pratique connue sous le nom de « contrainte » ou « réduction » dans le secteur – lorsque le réseau électrique est trop saturé pour gérer leur production.
Les ménages et les entreprises supportent en fin de compte les coûts de ces contraintes via leurs factures d’énergie, qui augmentent depuis des années. Selon le site web Wasted Wind, qui suit ces coûts, le montant total a déjà dépassé 1,24 milliard de livres sterling cette année, contre 1,23 milliard pour l’ensemble de l’année 2024.
Pendant ce temps, SSE a annoncé une réduction de 3 milliards de livres sterling de ses investissements dans les énergies renouvelables, invoquant les retards pris par les gouvernements britannique et écossais en matière de planification et de politique en vue du « net zéro carbone » promis par les gouvernements britanniques successifs pour 2030. SSE a également supprimé 300 emplois dans son secteur des énergies dites « vertes », et continuera de produire de l’électricité principalement au moyen combustibles « fossiles », plus de la moitié de son électricité provenant de centrales au gaz.
Les Britanniques vont devoir payer toujours plus
Doit-on comprendre que c’est en vendant cette électricité-là, elle s’assure un complément de revenus en se faisant payer pour ne pas faire fonctionner ses éoliennes ? Voilà qui relèverait du génie !
SSE exploite également le réseau à haute tension dans le nord de l’Ecosse et les réseaux à basse tension qui relient les foyers et les entreprises au réseau national dans le centre-sud de l’Angleterre et le nord de l’Ecosse. Mercredi, la société a annoncé 33 milliards de livres sterling d’investissements, dont une grande partie est destinée à ces réseaux, déclarant que ce plan « contribuerait à éliminer les contraintes au sein du réseau de transport de SSE ».
Un porte-parole du ministère de la Sécurité énergétique et du « zéro net » a déclaré que la décision de SSE d’investir une telle somme – qui sortira bien, en dernière analyse, de la poche des usagers – était un « vote de confiance » en faveur de la mission du ministre Ed Miliband en faveur de l’énergie propre, qui permettrait de réduire les coûts liés aux contraintes « et contribuerait à faire baisser définitivement les factures des ménages ».
De telles promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites, tandis que les milliards dépensés au titre du « zéro net » continuent de profiter toujours à quelques-uns, au détriment des entrepreneurs et du coût de la vie.











