Les partenaires européens de la Grèce ont accentué mardi la pression sur le gouvernement d’Alexis Tsipras en affirmant qu’il était de sa seule responsabilité d’éviter une crise, à savoir par la prolongation du plan d’aide financière qu’au nom du rejet de l’austérité Syriza refuse. La réunion de l’Eurogroupe, lundi soir, s’est conclue de manière brutale pour le nouveau premier ministre grec : Bruxelles lui a lancé un ultimatum. Vendredi est la date-butoir.
Athènes a immédiatement répondu en déclarant cette solution « inacceptable ». Pour une raison bien simple, et qui s’appelle démocratie, puisque l’actuel gouvernement a été élu sur la promesse de mettre fin aux politiques d’austérité associées à l’aide internationale.
C’est donc sans surprise que le secrétaire d’Etat grec aux Affaires européennes, Nikos Chountis, a répété mardi que son pays « n’accepte pas le chantage, les ultimatums », tout en affirmant un « optimisme prudent » sur la possibilité d’un accord.
La Grèce face à l’ultimatum
« La prochaine étape est l’étape de la responsabilité », a renchéri Yanis Varoufakis, le ministre des Finances, avant de rejoindre ses homologues européens pour une réunion de l’Ecofin. « Nous allons continuer à délibérer afin de renforcer les chances de parvenir finalement à un très bon résultat pour le citoyen européen », a-t-il ajouté de façon quelque peu elliptique.
Mais son homologue néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, a souligné en réponse que l’alternative était simple : le plan d’aide ou rien. « La décision appartient vraiment aux Grecs. Nous ne pouvons pas les forcer ou les prier. Nous nous tenons prêts à travailler avec eux, y compris au cours des prochains jours », a-t-il lancé.
Il n’y a pas que Bruxelles
Même son de cloche un peu partout en Europe. Et, de fait, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici, a nié, contrairement à ce qu’affirme certains à Athènes, toute division européenne sur cette question : « Le seul scénario privilégié est que la Grèce reste dans la zone euro, et pour cela nous avons dit au gouvernement grec qu’il devait maintenant adresser une demande de prolongation du programme, qualifiez-là de technique si vous voulez. (…) Nous sommes unis, nous pensons tous qu’une solution est possible, il n’y a pas de plan B. »
Du point de vue de Bruxelles, peut-être. On sait déjà que, du point de vue d’Athènes, il en va autrement. Le plan B, comme il a été souligné ces derniers jours, pourrait passer par le Kremlin. Voire la Maison Blanche…