Le Mot : Referendum

Le Mot Referendum
 

C’est le mot qui fait peur à tous les dirigeants « démocrates » de l’Union européenne. On sait que la tradition humaniste dans l’Europe de Bruxelles est hostile aux referendums, soit qu’on refuse de poser au peuple la question qui risque de fâcher les élites (c’est le cas en France pour l’immigration et la peine de mort, dont les sondages laissent prévoir des résultats « incorrects »), soit qu’on refuse de se soumettre à un vote qui ne cadre pas avec le souhait des élites. Ce fut le cas en Grande-Bretagne, où les Euromanes envisagèrent sérieusement de faire revoter les Britanniques après le « mauvais choix » du Brexit, et en France, où, après le rejet de la Constitution européenne à la suite du Non au Referendum de 2005, Nicolas Sarkozy imposa un texte analogue par la voie parlementaire, le traité de Lisbonne.

C’est pourquoi Bruxelles, Berlin et Paris regardent avec anxiété vers la Pologne, dont le premier ministre Mateusz Morawiecki, pour plaire à sa base électorale, va soumettre la question suivante à referendum : « Soutenez-vous l’admission de milliers d’immigrants illégaux du Moyen-Orient et d’Afrique dans le cadre du mécanisme de relocalisation forcée imposé par la bureaucratie européenne ? » La question se réfère à la réforme du système d’asile en Union européenne décidée en juin. Le texte prévoit que les « migrants » soient répartis entre les pays de l’Union au prorata de leur population. Il satisfaisait notamment l’Italie qui en a assez de porter la charge des arrivants.

Si la Pologne rejette l’accord, la crise est probable, car l’hostilité de Bruxelles vis-à-vis de Varsovie, très forte ces dernières années en raison du caractère censément « populiste » des dirigeants polonais, a été mise en veilleuse depuis que ceux-ci sont en première ligne dans la guerre d’Ukraine. Rome suit le dossier avec attention, car un succès du oui au referendum polonais donnerait les coudées franches à Georgia Meloni.