L’an dernier, tout le monde jurait que les caisses automatiques étaient l’avenir des supermarchés : moins de personnel et plus de points d’achat pour les clients, donc un gain de temps et d’argent, et les chiffres semblaient suivre, ils suivent toujours, en France : 71 % des grandes surfaces en étaient équipées en décembre dernier, contre 57 % en 2020. Mais l’expérience des pays qui utilisent la chose depuis plus longtemps, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis notamment, mène à réviser le pronostic. Au Royaume-Uni par exemple, la chaîne Target limite désormais l’utilisation des caisses automatiques à l’achat de dix articles au plus. L’enseigne Booth a carrément décidé d’abandonner les bornes de libre-service. Et Dollar General commence à embaucher de nouveaux caissiers et caissières. C’est que tout n’est pas tout rose dans l’automatique. Le premier inconvénient est le vol. Le taux de « pertes » est plus de deux fois supérieur à la moyenne du secteur. Et en plus, il n’y a pas de gain réel sur le personnel, car il faut beaucoup de monde pour apprendre aux clients à se servir des bornes automatiques. L’ennui est que celles-ci coûtent très cher, et que les supermarchés ne peuvent passer l’investissement consenti par pertes et profit, alors, ils les gardent, en concurrence avec le personnel humain.