Le centre d’Ottawa a été totalement paralysé à la suite d’une attaque terroriste menée par un musulman récemment converti, de mère canadienne et de père libyen selon les autorités. Michael Zehaf-Bibeau a abattu à bout portant un policier de garde, portant une arme non chargée, devant le Mémorial national près du Parlement fédéral – bondé à l’heure des réunions hebdomadaires des élus – avant de pénétrer dans ce dernier et d’y échanger des coups de feu avec les forces de l’ordre. Le « musulman radical », comme ils disent, a été tué au cours des échanges. Il serait plus exact de parler d’attentat islamique.
Après l’attentat de Québec, le Parlement fédéral à Ottawa attaqué
Zehaf-Bibeau, 32 ans, avait un passé de toxicomane et son passeport avait été saisi après qu’il eut été désigné comme « voyageur à haut risque », candidat potentiel au djihad aux côtés de l’Etat islamique. Son attaque s’est produite deux jours après un autre attentat qui a coûté la vie à un soldat, un autre étant grièvement blessé, lundi à Québec.
Le Canada a appris avec horreur que le tueur d’Ottawa avait soulevé son arme en signe de victoire après avoir tiré. Sa victime est morte malgré les efforts désespérés des passants pour lui sauver la vie.
« Haut risque » islamiste
S’il était « voyageur à haut risque », pourquoi Michael Zehaf-Bibeau n’a-t-il pas été considéré comme « citoyen à haut risque » ? C’est la question que l’on se pose et dont la réponse réside peut-être dans l’obligatoire « respect de toutes les religions ».
On peine à croire en effet que les services de sécurité canadiens, sur les dents depuis lundi, dans le cadre d’une vigilance renforcée depuis mardi, ne connaissent pas le manuel du parfait « djihadiste individuel » diffusé par Al-Qaeda et l’Etat islamique. C’est à longueur de vidéos sur internet que les musulmans sont invités à prendre les armes là où ils sont et à passer à l’action sans se soucier de se mettre en réseau ou de recevoir des consignes précises.
Entre recettes pour bombes artisanales et listes de cibles, les magazines en ligne répètent l’importance de s’en prendre à des lieux symboliques – parce que « l’ennemi est partout », rapporte Le Figaro.
Le Canada démuni
La force de frappe que représentent dès lors les milliers, voire les centaines de milliers de fidèles de Mahomet présents dans les pays désignés comme ennemis est immense, même s’il faut bien sûr souligner que tout musulman n’est pas un djihadiste en puissance. Le problème est bien que la lecture du Coran, avec ses multiples appels à la violence contre les infidèles, peut faire basculer dans le terrorisme en donnant bonne conscience aux intéressés.
Le principe de non discrimination interdisant (au moins en théorie) la surveillance prioritaire des musulmans, la réponse apportée consiste le plus souvent en une loi générale. Ce qui a déjà été fait aux Etats-Unis sous le nom de « Patriot Act » se répète désormais. Au Canada, les lois existantes ne permettaient pas d’interner préventivement un Zehaf-Bibeau. Il en va de même en France.
« C’est ce qui va être possible avec la nouvelle loi antiterroriste qui va être adoptée en France », a indiqué à l’AFP Louis Caprioli, sous-directeur chargé de la lutte antiterroriste à la Direction de la surveillance du territoire.
Ce n’est pas nier l’horreur de l’islamisme – la pleine application de la charia et l’exécution littérale des consignes du Coran – que de souligner l’intérêt de telles législations pour des pays supposés démocratiques et libres mais désireux de contrôler et contenir certaines formes d’opposition.